Opération séduction IT à l'île Maurice

L’île Maurice tente d’allier facilités fiscales et Green IT. A l’occasion de la présentation d’une nouvelle technologie de refroidissement des centres de données, l’île Maurice tente de séduire les professionnels. A la clé, une législation financière permettant une plus grande liberté.

Port Louis – Lorsqu’un Etat tente de conquérir de nouveaux marchés, il le fait savoir. Jusqu’alors la principale manne financière de l’île Maurice se révèle être le tourisme. Malgré sa flopée quotidienne de jeunes couples en quête de paradis, le pays veut avoir sa place sur le marché de l’informatique professionnelle.

Un peu à l’image de l’Inde, l’île vient de voter plusieurs lois visant à réduire les taxes des sociétés étrangères qui désirent avoir une activité sur le territoire. Ainsi le capital des sociétés mauriciennes n’est pas taxé, de même une société peut, si elle le désire, prendre totalement la nationalité mauricienne. Une politique, qui depuis la libéralisation des télécommunications en 1998 a vu son secteur se dynamiser.

L’île Maurice tente donc de répéter l’histoire avec les demandes en matière d’hébergement et de data centers informatiques. Mohammed Asraf Ally Dulull, ministre de l’Information et des Communications de l’île Maurice, commente : « Ce sont désormais pas moins de 260 entreprises qui se sont implantées sur le territoire rien que pour les secteur des Data centers. De même, nous sommes le premier pays au monde à proposer de refroidir les centres de données grâce à l’eau de mer. L’IT ne fait donc pas exception non seulement pour les avantages que nous fournissons mais aussi au niveau du développement durable ».

A l’appui une étude signée du cabinet britannique Boardgroup. Le rapport pointe les différents concurrents de l’île Maurice en matière de data center. A la loupe, installer ses données sur l’île revient en moyenne à 0,10 dollar par Kwh, soit la seconde position sur le marché, derrière Bahrein avec 0,04 dollar en moyenne. Si les lieux les pluss prisés restent encore les incontournables Londres, Singapour ou l’Inde font forte tête. Maurice tente donc de se faire une place au soleil. Steve Wallage, directeur de gestion de Boardgroup consullting précise que « l’île Maurice est un peu en retard face à des concurrents tels que Londres, mieux placé géographiquement. Pour autant, au niveau de la gestion des risques ou de la préservation de l’environnement, l’île arrive dans le peloton de tête ».

Si le secteur des nouvelles technologies représente 8 % du PIB de l’île Maurice, les officiels comptent continuer sur leur lancée (4 % en 2005) et atteindre l’objectif de 15 % en 2015. « Nous voulons bouger notre économie vers le numérique », explique le ministre des Telecom. Un but clairement avoué. Une séduction en marche.