Oracle 11g arrive – d’abord sous Linux et avec des atouts

La nouvelle version majeure d’Oracle, la 11g, arrive, d’abord sous Linux. Sa
sortie a tardé. Mais il est vrai que cette deuxième version « g », pour « grid
computing », marque un tournant

Après une dizaine de mois de gestation en version bêta, Oracle 11g sort de l’ombre. A commencer par la version pour Linux x86. Les versions Windows arriveront sous quelques jours, et celles des environnements les plus utilisés par les clients d’Oracle (IBM AIX, Sun Solaris, HP-UX?) seront disponibles à la mi-novembre, à l’occasion d’Oracle Open World à San Francisco.

Pour ce lancement historique, qui a déplacé beaucoup de monde ce 26 septembre à Paris, Oracle France a accueilli le directeur adjoint de la division Technologies Serveurs, Andrew Mendelsohn. Ce dernier a souligné que cette nouvelle version « g » était encore plus orientée « grid computing » que la 10g.

On retiendra surtout que les fonctions d’administration ont été simplifiées et automatisées. Outre la gestion des données non structurées de type bureautique (messages, images…), cette mouture 11g intègre en natif les formats RFID (tags d’identification par pastilles radio-émettrices), DICOM (imagerie médicale), et les images 3D Spatial (utilisées en architecture, bureau d’études, etc.).

Par ailleurs, le support XML a été étendu et intègre non seulement les données basées sur des schémas stricts, mais aussi celles moins structurées, apportant plus de souplesse à un format très utilisé, mais souvent fortement ?personnalisé?.

« Nous avons fortement amélioré les performances en lecture et en écriture, à tel point qu’Oracle 11g se révèle plus rapide qu’un gestionnaire de fichiers sous Linux. Et cela, quelle que soit la taille du fichier ! » lance A. Mendelsohn.

Si Oracle a introduit le partitionnement des SGBD depuis 10 ans, ce mécanisme a évolué. À l’origine, l’administrateur devait décider lui-même de la manière de scinder le fichier et de lancer l’exécution. Puis, avec le partitionnement automatique, les données pouvaient être réparties selon les critères de l’entreprise: par mois de l’année, par exemple. Avec le concept de partition composite, il devient possible de créer une sorte de matrice – par exemple, par moins de l’année et par zone géographique? La base de données peut donc effectivement s’adapter au plus près de l’activité de l’entreprise et au cycle de vie de ces données. Des mécanismes qui permettent de réduire fortement les coûts.

Autre innovation : la compression des informations s’effectue désormais sur toutes les opérations, et pas seulement pour le chargement des données.

Quatre nouvelles options intéressantes, mais payantes

Cette version 11g apporte quatre nouveaux modules optionnels, payants:

Oracle Real Application Testing teste et gère les changements, et les mises à jour des logiciels de bases de données et des systèmes d’exploitation pour s’assurer que le client bénéficie bien du meilleur environnement d’exécution.

Oracle Advanced Compression atteint des taux de compression de 2x ou 3x, et parfois plus encore. Une réponse utile face à la croissance exponentielle des données numériques.

Associée aux technologies de partition décrites plus haut, cette fonction permet de déployer des stratégies efficaces de gestion du cycle de vie des informations, afin de réduire l’espace de stockage, et sans modifier les applications de production.

Ces deux premières options sont annoncées au prix de 10.000 dollars par processeur ou 200 dollars par « utilisateur nommé ».

Les réglementations actuelles exigent non seulement de conserver et de retrouver les historiques des données modifiées, mais aussi d’en simplifier l’accès. Pour y parvenir, Oracle propose Total Recall aux administrateurs comme solution sécurisée, facile à utiliser et surtout transparente pour les applications existantes ou à venir.

Autre optimisation de taille, Oracle Active Data Guard peut déléguer une partie des opérations nécessitant des ressources importantes à une base de données physique secondaire. Une opération qui peut s’effectuer par exemple sur le SGBD de secours, puisqu’elle est temporaire, et qu’elle allège ainsi le SGBD de production principal. En effet, pourquoi laisser toutes ces ressources en demi-sommeil ?

Total Recall et Active Data Guard sont proposés à 5.000 dollars par processeur ou 100 dollars par utilisateur nommé.

Oracle Database 11g Enterprise Edition, Standard Edition et Standard Edition One sont disponibles commercialement dès aujourd’hui sur Linux x86 (architectures Intel ou AMD).

Les prix de cette version 11g restent inchangés par rapport à la version 10g. Pour plus de détail, Oracle France invite à contacter un revendeur qui établira un devis précis selon les besoins et le nombre d’utilisateurs (cf. également: Oracle Store sur le Web).

Il est urgent d’attendre…

Lorsqu’on demande à Andrew Mendelsohn les trois raisons majeures pour migrer vers Oracle 11g, il répond :

-la prise en compte de multiples formats de données

-des performances encore améliorées

– la sécurité,avec Real Application Testing et Active Data Guard.

Soit le discours marketing n’est pas encore totalement rodé, soit il est urgent d’attendre…

Quoi qu’il en soit, Oracle propose un support et une maintenance de 5 ans + 3 ans de support étendu.

S’il est temps de penser à la migration d’Oracle 9i vers la version 10g, rien ne presse pour le déploiement d’Oracle 11g. Attendons déjà les avis des premiers utilisateurs dans quelques semaines. Silicon.fr ne manquera pas de suivre ce dossier en se rendant, par exemple, à la Oracle Open World en Californie, en novembre. En attendant, on peut toujours se faire un avis en téléchargeant un livre blanc sur le site de l’éditeur.