Orange Business Services : « Avec Business & Décision, la taille critique dans la data »

Quelques jours après l’annonce du rachat de Business & Décision, Thierry Bonhomme, patron d’Orange Business Services, explique pourquoi l’opérateur s’est lancé dans cette acquisition. Qui lui offre une visibilité accrue dans le Big Data.

Thierry Bonhomme, directeur général adjoint du groupe Orange en charge d’Orange Business Services (OBS), revient sur le projet de rachat par son groupe de Business & Décision. La SSII spécialisée dans la data et créée par Patrick Bensabat (décédé en 2016) devrait passer dans le giron d’OBS d’ici environ 3 mois. L’opération, qui devrait s’élever autour de 62,5 millions d’euros, se déroulera en deux étapes : reprise d’un bloc de contrôle représentant 67 % (entre les mains de la famille Bensabat et du dirigeant actuel, Christophe Dumoulin) puis OPA pour le capital flottant. Implanté dans une quinzaine de pays, Business & Decision emploie 2 500 personnes environ pour un chiffre d’affaires supérieur à 200 millions d’euros.

Silicon.fr : Qu’est-ce qui motive ce projet de rachat de Business & Décision ?

Thierry Bonhomme : Le projet d’Orange Business Services (OBS) reste inchangé et consiste à accompagner la transformation digitale de tous nos clients entreprises. Ce qui signifie être présent à toutes les étapes du voyage des données. Et c’est cette priorité qui nous guide dans nos opérations de croissance externe. Car si nous sommes leader dans le transport de données, c’est l’ensemble du voyage qu’il nous faut couvrir. De la création, avec nos investissements dans le workplace ou l’IoT, au stockage, avec Orange Cloud for Business, en passant par la sécurisation, avec nos acquisitions dans la cybersécurité et la constitution d’Orange Cyberdéfense, sans oublier la gestion des données. C’est au sein de ce dernier chantier, initié avec la création d’Orange Applications for Business, que vient s’insérer le rachat de Business & Décision. Une marque bien installée que nous conserverons et qui portera nos offres de gestion des données à l’avenir.

Silicon.fr : Cela signifie-t-il que la gestion de données reste à ce jour un point faible d’OBS ?

T.B. : Non. Tous les métiers de Business & Décision, nous les connaissons déjà. Mais ce rachat va nous amener la taille critique et l’internationalisation sur ces sujets, 1 000 des 2 500 employés de Business & Décision étant situés hors de France. Nous aurions été heureux d’effectuer un rachat de cette nature plus tôt, mais les opportunités de croissance externe sont ce qu’elles sont et nous imposent d’être opportunistes.

Silicon.fr : Un des moteurs de ce rachat réside-t-il dans le virage vers les systèmes dits Big Data, centrés sur la gestion des données non structurées ?

T.B. : Les investissements que Business & Décision a consentis sur ce sujet viendront en effet renforcer les nôtres. Pour OBS, être présent sur ce créneau constitue une évidence. Cela ne signifie pas que tous les travaux sur les bases de données structurées vont disparaître, mais les technologies Big Data font entrer les entreprises dans un nouveau mode d’interaction avec la donnée, basé sur l’exploration.

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