Orange lance un test de HSDPA en grandeur nature

Après Lyon, une centaine d’abonnés de l’opérateur testeront cette super 3G à Boulogne Billancourt et Issy-les-Moulineaux. Le lancement commercial est prévu pour 2007

Deux semaines après que SFR a annoncé un test en grandeur nature à Saint-Nazaire de l’HSDPA pour les entreprises, son grand concurrent contre-attaque aujourd’hui. Orange va donc également lancer un test à grande échelle, pour le grand public cette fois, à Boulogne Billancourt et Issy-les-Moulineaux.

Cette technologie mobile est sur toutes les bouches depuis plus d’un an. Evolution de la 3G, elle promet, pour ne pas changer, des débits encore plus élevés et une meilleure souplesse d’utilisation. Car le HSDPA permet de dépasser allègrement le megabit par seconde (et 3 Mb/s à terme) contre 350 kb/s pour l’UMTS (3G) et 200 pour l’Edge. On s’approche ainsi d’une connexion ADSL en mobilité: vitesse et confort. Mais là où l’UMTS a mis beaucoup de temps à être déployé et lancé, l’arrivée du HSDPA (High speed downlink packet access) sera beaucoup plus rapide. Car cette technologie ne nécessite pas un nouveau réseau, mais l’adaptation du réseau 3G existant. Après avoir dévoilé en novembre dernier sa première carte PC 3G/HSDPA qui permet de connecter son laptop aux réseaux GPRS, Edge, UMTS et HSDPA, Orange passe donc à la vitesse supérieure avec ce test grand public. « Cette expérimentation répond à l’ambition affichée en février 2005 par Orange, lors du 3GSM World Congress à Cannes, qui s’engageait à préparer activement le déploiement du Très Haut Débit Mobile pour ses clients », explique la filiale de France Télécom dans un communiqué. A partir du 20 mars 2006, ce sont 150 clients Orange qui expérimenteront pendant trois mois l’HSDPA sur Boulogne Billancourt et Issy-les-Moulineaux. Objectif: proposer un lancement commercial pour les entreprises au second semestre 2006 et pour le grand public début 2007. Chaque testeur est équipé d’un pack HSDPA, qui comprend une PC Card HSDPA et une carte USIM Orange. Ces testeurs expérimenteront et évalueront tous les services mobiles à très haut débit. Orange a travaillé avec Nortel, permettant de valider en laboratoire et sur le terrain les performances de cette nouvelle technologie. Pour les services de vidéos HSDPA, Orange a travaillé en partenariat avec AtomiZ. A l’horizon 2008, le HSDPA devrait couvrir 75% de la population. Selon le Forum UMTS, pas moins d’un milliard d’utilisateurs HSDPA sont attendus à l’horizon 2012. A cette date, le trafic HSDPA par utilisateur sera neuf fois supérieur à celui des autres abonnés. Le HSDPA, c’est quoi ?

Ericsson, très impliqué dans le HSDPA, explique la technologie.

« Le HSDPA pour High Speed Downlink Packet Access est donc une évolution standardisée du protocole WCDMA », explique Abdelkrim Benamar, directeur de la Stratégie et du Business Développement d’Ericsson France. Techniquement, le HSDPA utilise la capacité non utilisée par le protocole 3GPP/R99 (UMTS, voir schéma). En d’autres termes, il suffit d’uppgrader le software sur les contrôleurs (RN) afin de permettre aux relais de supporter le HSDPA. Pour Ericsson, cette mise à jour des équipements peut se faire rapidement, les délais de déploiement seront donc courts car il n’y a pas d’équipements ou d’infrastructures à remplacer. Dans le même temps, cette mutualisation de la capacité ne pénalisera pas l’exploitation de l’UMTS pour l’utilisateur. Ainsi, la voix est cantonnée au réseau GSM, afin de libérer le trafic data partagé entre 3G et HSDPA. Côté débits, le HSDPA promet une vitesse maximum de 14 Mb/s… La 3G et ses 384 kb/s peut aller se rhabiller! Mais en réalité, le débit n’est pas limité par le réseau mais par les terminaux, explique Didier Bergès, ingénieur chez l’équipementier. Selon la catégorie des combinés (ou des cartes PCMCIA), le débit théorique oscillera entre 0,9 Mb/s à 14 Mb/s.