Orange met le cap sur la virtualisation des box, la cybersécurité et l’IA

Au Show Hello, Stéphane Richard a annoncé la disparition de la Livebox physique, une offre de protection réseau pour les PME et met Watson au service d’Orange Bank.

Virtualisation, intelligence artificielle, banque et sécurité ont constitué les grandes lignes des nouveautés qu’Orange lancera au cours des prochains mois et que Stéphane Richard (ci-dessus) a présentées aujourd’hui à l’occasion du Show Hello annuel qui se tenait salle Pleyel à Paris. « Les Livebox telles que nous les connaissons aujourd’hui sont les dernières », a lancé le dirigeant de l’opérateur. Une provocation ? Non, la virtualisation. Début 2018, Orange proposera une version virtualisée de la Livebox, une offre actuellement commercialisée en Roumanie qui assure donc l’essuyage de plâtre. Seul le boîtier assurant les connexions sera proposé. La plupart des fonctionnalités et services, seront ainsi déportés dans le Cloud d’Orange. Le pilotage de la télévision, l’enregistrement des programmes TV, ou encore le partage des contenus, s’effectueront sur les serveurs de l’opérateur depuis le domicile ou à l’extérieur à partir d’un smartphone.

Cette dématérialisation des fonctionnalités, qui divisera par deux le nombre de boîtiers au domicile (et en réduira d’autant l’impact environnemental lié à la gestion des déchets) tout en centralisant l’automatisation des mises à jour et l’arrivée des nouveaux services (notamment ceux des partenaires), sera également proposée aux professionnels clients Livebox Pro. Ces derniers pourront notamment partager cette connectivité avec d’autres sites de l’entreprise ou des partenaires. « Travail collaboratif, partage de données, d’écran, d’imprimantes 3D… déployer l’intelligence vers le réseau permet de gagner en agilité », assure Stéphane Richard.

Cyberfiltre, la sécurité virtualisée pour les PME

Thierry Bonhomme, dirigeant d'Orange Business Services
Thierry Bonhomme, dirigeant d’Orange Business Services

En agilité et en sécurité, accessoirement. Orange entend mettre en avant sa maîtrise du réseau pour y détecter les activités suspectes et renforcer l’intégrité des données de ses utilisateurs. Professionnels en premier lieu. En direction des TPE et PME, Orange Business Services (OBS) lancera Cyberfiltre début 2018, « une station de filtrage réseau qui ne laissera passer que les informations sans danger », résume le dirigeant sur scène. « Il s’agit d’une solution extrêmement simple de sandboxing qui protège la totalité des appareils connectés au réseau, y compris en Wifi », nous explique Thierry Bonhomme, dirigeant de la banche Entreprise de l’opérateur qui préfère faire l’analogie avec une « machine à laver ». De fait, aucune configuration n’est nécessaire côté client. « La plus grande partie de l’intelligence est faite sur les serveurs d’Orange », justifie le responsable.

Cyberfiltre, la solution de sécurisation du réseau des PME, proposé dans un boîtier voué à être virtualisé.
Cyberfiltre, la solution de sécurisation du réseau des PME, proposé dans un boîtier voué à être virtualisé.

Ce qui ouvre la voie à la virtualisation du boîtier de sécurité qui se connecte derrière la box d’Orange aujourd’hui présenté pour la démonstration et qui pourra être livré aux clients qui préfèrent s’appuyer sur une version matérielle de l’offre. Mais Cyberfiltre est clairement dans la ligne de virtualisation de l’opérateur. « Nous allons porter cette machine à laver sur nos serveurs et nettoyer les flux du client dans le réseau », assure Thierry Bonhomme. Avantage : les terminaux mobiles abonnés au service bénéficieront également de la protection du réseau depuis le nuage.

Orange Bank piloté par Watson

Le responsable d’OBS n’a pas souhaité s’étendre sur les technologies utilisées pour mettre en œuvre Cyberfiltre développé par Orange Cyberdefense. Il concède que plusieurs partenaires fournisseurs de solution de sécurité sont dans la boucle, sans les nommer. L’offre intègre également les fonctionnalités d’analyse d’URL infectieuses (End User Malware Advertising, un service aujourd’hui proposé aux banques et sites de e-commerce) ainsi que la R&D du laboratoire de virologie d’Orange. Et, « comme il est impossible de garantir à 100% la protection du client », une assurance, optionnelle, accompagnera l’offre. Quant aux tarifs du service, « ils se situeront entre les coûts des antivirus d’une poignée de postes clients et les configurations personnalisées de solutions de sécurité plus sophistiquées », nous laisse calculer Thierry Bonhomme.

Apparemment, pas d’intelligence artificielle (IA) dans Cyberfiltre pour l’heure. Chez Orange, l’IA est plus à chercher du côté de Djingo, un assistant virtuel, notamment piloté à la voix, et qui sera embarqué, fin 2017, dans la Livebox ou dans son « speaker », un petit boîtier aux formes arrondies. Mais aussi de manière plus inattendue du côté de Orange Bank que l’opérateur ouvrira le 6 juillet prochain (le 15 mai pour les salariés de l’opérateur). Derrière les services classiques en ligne pilotables depuis l’application mobile, la relation client de premier niveau sera assurée par… un assistant virtuel. Animé par l’informatique cognitive Watson d’IBM, cet assistant permettra, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, de répondre par chat aux principales interrogations des utilisateurs, comme des demandes de virement. « Il sera également en mesure de remplir automatiquement des formulaires », assure Stéphane Richard qui ajoute que la solution s’auto-enrichira aux fils des « conversations ». « Orange Bank est une banque apprenante », se félicite le dirigeant. Néanmoins, une centaine de conseillers humains du centre de relations de la nouvelle banque, issue de l’acquisition de Groupama Banque, resteront disponibles pour gérer les besoins aujourd’hui intraitables par Watson. Jusqu’à quand ?


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