Orange : une marge réduite de 2 milliards d’euros en 2014

Malgré un recul de la marge, Orange maintient ses investissements selon son PDG Stéphane Richard qui veut maintenant stabiliser les prix. Le PDG s’en prend aussi à Google.

Selon Stéphane Richard, les prix de la téléphonie mobile ont chuté de 40% en trois ans, c’est-à-dire depuis l’arrivée de Free sur le marché mobile en janvier 2012. Le patron d’Orange s’exprimait dans l’émission du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro dimanche 1er mars. Si ce résultat est « un élément de compétitivité pour l’économie française et une bonne nouvelle pour le consommateur », c’est moins vrai pour les opérateurs.

Le PDG s’est empressé de préciser que cette baisse mettait en danger le secteur des télécoms français. Particulièrement à cause des risques de baisses des investissements que la réduction des marges entraine. Chez Orange, celle-ci a baissé de 2 milliards d’euros en 2014 a indiqué Stéphane Richard tout en ajoutant avoir « décidé de ne pas sacrifier nos investissements ». Investissements massifs qui permettent à l’opérateur historique de rester numéro 1 sur les marchés mobiles et fixes, y compris très haut débit (4G et fibre), selon l’invité.

Faire payer Google

Orange va donc tout faire pour stabiliser les prix, voire les remonter. « L’un de nos grands défis consiste à monétiser l’évolution des usages à des conditions acceptables pour le consommateur », a indiqué le dirigeant sans entrer dans les détails de la stratégie. Une concentration du secteur pourrait-il l’y aider ? L’opérateur n’entend néanmoins pas appuyer sa stratégie sur une éventuelle évolution du paysage des télécoms français. « Aujourd’hui, nous sommes bien comme nous sommes. Maintenant, Orange n’a plus l’intention de reprendre des discussions avec qui que ce soit », a assuré Stéphane Richard après avoir clos les discussions avec Bouygues Telecom en juillet dernier. La semaine dernière à Davos, le dirigeant n’en évoquait pas moins une possible concentration à l’échelle européenne sur les 10 ans à venir.

Stéphane Richard a également profité de sa tribune pour évoquer les problématique de la fiscalité des géants du Net en Europe, à commencer par Google qui fait « à peu près […] un milliard d’euros de chiffre d’affaires en France et ne paie pas d’impôts ». Et d’inviter l’Union européenne à appliquer sur les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) les mêmes règles qu’aux opérateurs de l’Union. « Je souhaite que la régulation qui nous touche sur des sujets très sensibles comme la protection des données personnelles leur soit appliquée. […] Je souhaite que des règles anti-concurrentielles que nous subissons […] depuis 20 ans leur soient appliquées, et que l’on traque chez eux les pratiques anti-concurrentielles, car il y en a », a-t-il déclaré. Vaste programme.


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