OVH se tourne vers les investisseurs extérieurs pour se financer

OVH se tourne pour la première fois vers des investisseurs privés pour financer ses déploiements à l’international.

Entreprise familiale fondée en 1999 en France par Octave Klaba, OVH ouvre pour la première fois son capital aux investisseurs extérieurs. Sur les 5 acteurs intéressés, 1 seul est français, la holding AFM (entre les mains de la famille Mulliez). Les quatre autres sont américains et canadiens : Warburg Pincus, KKR avec Towerbrook, Goldman Sachs, ainsi que la Caisse de Dépôt et Placement du Québec. Une information exclusive rapportée par Les Echos.

L’origine nord-américaine de la majorité des investisseurs souligne la volonté d’OVH de développer ses activités outre-Atlantique. Le troisième hébergeur mondial a ouvert un datacenter au Canada en 2012 (à Beauharnois près de Montréal). Après une phase d’enrichissement de 10 000 serveurs supplémentaires en septembre 2014, le datacenter canadien BHS compte aujourd’hui 360 000 serveurs. Et une troisième tranche est en construction.

300 millions d’euros visés

Cette initiative est une première pour l’entreprise française. La famille Klaba a toujours préféré emprunter plutôt que de laisser entrer des investisseurs. Mais le Roubaisien entend jouer des coudes avec les grands du secteur que sont Amazon, Google ou Microsoft. Et a besoin de fonds pour déployer de nouveaux datacenters. En décembre 2014, OVH levait 267 millions d’euros (via un pool bancaire et l’émission d’obligations) dans le cadre d’un plan d’investissement de 400 millions d’euros sur trois ans. L’arrivée d’investisseurs externes, qui auront une part minoritaire au capital, devrait renforcer cette capacité financière. L’hébergeur souhaiterait lever 300 millions d’euros, toujours selon les informations du quotidien économique. Ce qui valoriserait le groupe à hauteur de 1,5 milliard d’euros.

Malgré ses ambitions américaines, OVH n’a néanmoins pas l’intention d’ouvrir de structures d’hébergement aux Etats-Unis même. La direction de l’entreprise n’entend en effet pas se soumettre au Patrioct Act, la loi antiterroriste américain qui oblige toute entreprise locale à donner accès aux données qu’elle héberge sur simple demande des autorités. Et même faire son fonds de commerce de cette indépendance pour attirer des clients américains. Au total, OVH ambitionne de construire 12 nouveaux datacenters d’ici 2020, pour accompagner ses clients en Amérique du Sud et en Asie (Singapour), en Australie, ainsi que sur la côte ouest canadienne et en Europe (Allemagne, Espagne, Italie, Grande-Bretagne et Pologne). OVH compte aujourd’hui 17 datacenters en exploitation (répartis entre la France et le Canada) hébergeant plus d’1 million de serveurs pour une capacité réseau de 4 Tbit/s.


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