Panne de Delta : le plan de secours informatique n’a pas décollé

La panne majeure de Delta Airlines trouve son origine dans le dysfonctionnement d’un module de contrôle de l’électricité. Mais est surtout due à l’échec du plan de secours IT de la compagnie aérienne.

Il ne s’agira pas réellement d’une surprise pour les spécialistes, mais Delta Airlines a confirmé que la panne majeure dont il a été victime en début de semaine – et qui a causé 800 annulations de vols lundi et presque autant mardi, sans même parler des innombrables retards – résultait bien d’un dysfonctionnement de son plan de secours. Dans un message vidéo d’excuse posté sur Twitter, le Pdg de la compagnie aérienne, Ed Bastian explique que la panne résulte d’un dysfonctionnement dans l’alimentation électrique de systèmes IT critiques, un événement survenu lundi dans la nuit. « Malheureusement, certains nos systèmes clefs n’ont pas basculé sur l’alimentation de secours quand l’alimentation primaire a été interrompue, détaille-t-il. Ce qui a eu pour conséquence de faire planter notre système IT, nous obligeant à le rebooter et redémarrer les opérations depuis zéro. » Le dirigeant explique toutefois que l’enchaînement d’événements doit encore être étudié avec plus de précision pour déterminer les causes de ce bug majeur pour la compagnie aérienne.

« Au cours des trois dernières années, nous avons investi des centaines de millions de dollars dans la mise à jour de nos infrastructures et systèmes technologiques, dont nos systèmes de secours, afin d'éviter que des événements comme ceux qui se sont déroulés lundi dernier ne se produisent », se justifie Ed Bastian. Mardi, les systèmes de Delta restaient très lents, entraînant de nouveaux retards et annulations. La compagnie aérienne espérait hier un retour à la normale ce mercredi en milieu de journée (malgré encore 90 annulations prévues ce jour).

« Nos systèmes critiques n’ont pas basculé »

Dans les colonnes du Washington Post, plusieurs officiels de Delta donnent quelques détails sur les circonstances de la panne. En réalité, celle-ci n’est pas liée au fournisseur d’énergie de Delta (Georgia Power qui alimente son centre d’opérations IT à Atlanta), mais au dysfonctionnement d’un module de contrôle d’énergie, provoquant une surtension. C'est cette dernière qui a coupé l’alimentation du principal réseau informatique de la compagnie. Normalement, quand pareille mésaventure survient, les systèmes de back-up sont censés entrer en action. « Quand cela s’est produit lundi, nos systèmes critiques et nos équipements réseau n’ont pas basculé », explique Gil West, le directeur opérationnel de Delta.

Sont notamment restés en rade les systèmes de réservations et d’embarquement, essentiels au fonctionnement d’une compagnie aérienne au jour le jour. Ce sont ces applications qu’il a donc fallu remonter après leur crash, ce qui explique la durée de la panne. Mardi, Delta expliquait que ses applications de check-in, d’embarquement et de dispatching d’avions utilisées dans les aéroports restaient ralenties, et fonctionnaient sous une ancienne interface.

Après Southwest et United

Selon Gil West, toutes les applications n’ont pas échoué à redémarrer après le dysfonctionnement du contrôleur d’énergie. Certaines sont bien reparties comme attendu quand les systèmes de secours se sont mis en œuvre. « Mais nous constatons maintenant de l’instabilité sur ces systèmes », note le directeur des opérations.

C’est la troisième panne informatique majeure pour une compagnie aérienne américaine en moins d’un an. Le mois dernier, les avions de Southwest Airlines ont été retardés, en raison de problèmes informatiques. L’été dernier, c’est United Airlines qui avait connu des problèmes de même nature.

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