Pas de traité anti clonage humain à l’ONU

Les diplomates des Nations Unies ont fini par jeter l’éponge. Incapables de s’entendre entre opposants à toute forme de clonage humain et partisans d’un clonage des cellules, il n’y aura finalement pas de traité anti clonage, ce qui pour le moment laisse quelque peu plus libre cours à tous les abus

George Bush était monté au créneau en août dernier, rappelant devant l’Assemblée générale des Nations Unies son opposition à la reproduction par clonage. Une prise de position ferme qui aurait pu faire consensus auprès des diplomates de l’ONU.

Alors pourquoi ces derniers n’ont-ils pu adopter une position commune contre le clonage humain ? En fait, deux projets de résolution ont été présentés à l’ONU : – Le Costa Rica a proposé un projet de traité qui bannit toute forme de clonage. – La Belgique, appuyée par l’Europe, à quant à elle proposé un projet de traité qui autorise certaines formes de clonage pour la science et la recherche, en particulier le clonage de cellules humaines. La faille dans les négociations – alors que tous les diplomates représentant les 191 nations disposant d’un droit de vote à l’ONU sont d’accord pour interdire le clonage humain, c’est à dire la reproduction de bébés ? est venue de la linguistique. A savoir que les rédacteurs de la proposition n’ont pu s’entendre sur le langage qui aurait laissé planer certaines ambiguïtés qui ne peuvent satisfaire les tenants des deux bords ! Le projet définitif, présenté par l’Italie, indique (en anglais dans le texte) : « prohibit any attempt at the creation of human life through cloning and any research intended to achieve that aim« , que nous traduirions parinterdire toute tentative de création de vie humaine à l’aide du clonage et toute recherche visant à atteindre ce but. C’est sur la notion de « human life » que les représentants des nations se sont heurtés, renvoyant aux débats sur l’avortement. Les diplomates belges ont demandé à ce que cette notion soit retirée, car ils craignent qu’elle ne soit trop restrictive et n’interdise toute forme de clonage. En particulier, peut-on considérer qu’un embryon exploité pour le clonage est une forme de vie humaine, mais n’est pas nécessairement un humain en devenir ? A partir de cette question, peut-on considérer qu’une cellule humaine clonée est assimilable à un embryon ? Les scientifiques considèrent avec intérêt le clonage de cellule à partir d’embryons pour régénérer des tissus détruits par la maladie, comme l’Alzheimer. Seulement voilà, les partisans du projet du Costa Rica, auquel George Bush a apporté son soutien, n’ont pas manqué de rappeler que l’extraction de cellules d’un embryon tue l’embryon, et donc détruit la ‘human life‘. Le paradoxe ici provient de la communauté scientifique, qui soutient le projet de clonage des cellules, et en particulier des chercheurs américains, ce qui amené les représentants des Etats-Unis a atténuer les propos de leur président, et à évoquer le principe de ‘dignité humaine‘. Et comme nous n’en sommes en à un paradoxe prêt, il apparaît que le mot de la fin, c’est-à-dire le pouvoir de faire basculer vers l’une ou l’autre des résolutions, est entre les mains des pays islamistes. L’affaire est donc réglée, par le rôle de la religion chez les représentants de ces pays ? Et bien non, car eux aussi sont divisés. Et pendant ce temps, certaines sectes continuent d’affirmer, sans le démontrer, qu’elle ont réussi à cloner un être humain?