Paul Champsaur prend la tête de l’ART

L’ancien patron de l’Insee va piloter l’Autorité de régulation des télécoms. L’arrivée de cet ancien polytechnicien marque la fin du règne des ingénieurs télécoms à la tête de l’institution.

La redoutée Autorité de régulation des télécommunication a donc un nouveau président. Ancien patron de l’Insee, Paul Champsaur remplace ainsi Jean-Michel Hubert dont le mandat de six ans est arrivé à échéance la semaine dernière.

Un ancien X Paul Champsaur, 58 ans, polytechnicien, connaît déjà le secteur qu’il sera chargé de superviser. Il avait en effet présidé en 1995 un groupe de travail sur les questions relatives à l’interconnexion, c’est-à-dire aux conditions économiques et techniques de la concurrence sur le réseau fixe. Sa nomination en remplacement d’un ingénieur des télécoms peut laisser supposer que l’ART compte s’intéresser davantage aux aspects économiques et financiers du secteur qu’aux éléments purement techniques et juridiques, comme ce fut le cas ces dernières années pour forger la notion de régulation. Par ailleurs, le président de l’Assemblée nationale doit nommer Gabrielle Gauthey, responsable des nouvelles technologies à la Caisse des dépôts et consignations (CDC), comme membre du collège en remplacement de Christian Bècle, dont le mandat expire également. Paul Champsaur hérite aujourd’hui de dossiers aussi épineux que délicats: la poursuite du dégroupage, la régulation des nouveaux services mobiles, le développement de l’adsl… Hubert: le bilan

Dans un entretien accordé il y a peu au

Figaro, le désormais ancien patron de l’ART revient sur six ans d edérégulation et d’ouverture à la concurrence. Selon lui, « La concurrence est devenue réalité et l’usager est désormais un consommateur. Le marché est ouvert, il y a une pluralité d’acteurs sur le marché de la téléphonie tant fixe que mobile, comme sur celui de l’Internet et du haut débit. Le consommateur, qui est un des grands gagnants de la période, a pu noter à la fois l’apparition de services nouveaux et une très forte baisse des prix. » Et d’ajouter: « Ma plus grande satisfaction est d’avoir, avec mes collègues et tous les collaborateurs de l’ART, donné vie à cette notion de régulation qui n’était encore qu’un concept il y a quelques années. En ayant ouvert cette voie, je laisse entre les mains de mon successeur et du Collège une institution, je le crois, reconnue et respectée, apte à jouer pleinement son rôle dans l’évolution du marché. »