PDA: PalmSource prend acte du retrait de Sony et veut rebondir

Coup dur pour l’éditeur de PalmOS, le système d’exploitation qui équipe les PDA de Sony, deuxième client de l’entreprise. Le marché des PDA est-il sur le déclin face aux smartphones? Comment va réagir PalmSource? Rencontre avec Gabi Schindler, Senior Vice President, en charge du Marketing

La décision de Sony de se retirer du marché des PDA (sauf au Japon) est un coup dur. Non pas pour le marché des assistants personnels mais pour le principal fournisseur du japonais, à savoir PalmSource. Sony est en effet le deuxième client de l’éditeur qui lui fournit PalmOS le système d’exploitation de ses terminaux.

« Nous comprenons et nous respectons cette décision », nous explique Gabi Schindler, Senior Vice President, en charge du Marketing de PalmSource. « Sony connaît depuis plusieurs mois des difficultés sur ce marché, sa décision se comprend aisément ». En effet, Sony observe un repli important et régulier des ventes de PDA dans le monde. Sa part de marché est aujourd’hui de 8% contre 13,2% il y un an, selon les données fournies par le Gartner Dataquest. Si officiellement PalmSource semble prendre cette décision avec philosophie, dans la réalité les conséquences risquent d’être difficiles. Alors que sur ce marché des OS pour PDA, Microsoft fait désormais jeu égal avec PalmSource, la perte de son deuxième client aura forcément des répercussions sur les résultats du groupe. « Nous ne pouvons pas faire de commentaires financiers pour le moment », martèle Gabi Schindler. Les résultats de l’éditeur, publiés vers la fin juin donneront peut-être de premières indications. D’un autre côté, l’éditeur déclare que les relations avec Sony ne sont pas totalement rompues. « Nous allons continuer à travailler avec Sony dans le futur », révèle la vice-présidente sans donner plus de détails. On peut donc imaginer que PalmSource collabore aux nouveaux projets de smartphones (téléphones intelligents multimédias) développés et annoncés par Sony-Ericsson. Car le marché des PDA est en plein bouleversement. En déclin à peu près partout dans le monde (sauf en Europe), ces assistants personnels se font progressivement rattraper par les smartphones. Car les PDA ont le gros désavantage de ne pas être, pour la plupart d’entre eux, dotés de fonctions téléphoniques. Les consommateurs semblent se tourner vers des terminaux tout en un capables de communiquer (voix et mails) et permettant d’avoir accès à des fonctions d’assistant personnel. Les smartphones (motorisés en grande majorité par Symbian et Microsoft) vont-ils faire disparaître les PDA? Personne ne peut le dire. Et chez PalmSource on ne croît pas à cette perspective. « Je ne pense pas que le marché va se résumer à un seul type de produit communiquant. Les usages sont trop divers. Certains veulent simplement pouvoir téléphoner. D’autres avoir des fonctions globales tout-en-un. D’autres enfin veulent des terminaux peu coûteux et basiques », explique Gabi Schindler. Néanmoins, beaucoup pensent que pour résister, les PDA devront évoluer et posséder des fonctions téléphoniques. Mais quelque soit l’avenir de ces terminaux, PalmSource a décidé d’anticiper. Son dernier système d’exploitation, PalmOS 6 ou Cobalt, est spécialement conçu pour motoriser à la fois les PDA et les smartphones. Encore faut-il que les fabricants et les opérateurs répondent à l’appel. Si l’éditeur est prolixe quant à la « supériorité de PalmOS face à Windows Mobile en termes de compatibilité des applications selon les versions de l’OS », il est beaucoup moins disert quant au succès commercial de Cobalt auprès des fabricants de mobiles. PalmSource ne s’est-il pas lancé un peu trop tard?