Playin’TV, avec le ‘triple play’ veut multiplier les lucarnes

La chaîne de TV interactive dédiée aux jeux vise aujourd’hui le ‘triple-play’ en élargissant son écosystème au mobile et à Internet. Rencontre avec Laurant Weill, son fondateur/président

Avant Internet et l’ADSL, la télévision interactive existait déjà. Lors de leurs lancements, les deux principaux bouquets TV satellitaires français proposaient déjà des chaînes interactives, notamment de jeux.

Sur ce terrain, Visiware s’est très vite imposé avec sa chaîne Playin’TV. Disponible en option (5 euros par mois en France), elle permet de jouer à des jeux assez simples grâce à la télécommande.

Car Playin’TV vise un public très large. Point de jeux compliqués ici, il s’agit de produits simples, jouables immédiatement, ludiques. C’est ce qu’on appelle le ‘casual game’. On est loin du ‘hardcore game’.

Et le concept fonctionne, trente réseaux proposent les ‘programmes’ de Visiware, soit une centaine de millions d’auditeurs potentiels. La majorité d’entre eux sont américains et et on compte pas mal de, séniors ou de petits enfants. Il y a visiblement un très gros marché pour ce type de jeux qui font la part belle à la simplicité.

Pour autant, si elle ne vise pas le public traditionnel du jeu vidéo, la chaîne doit aujourd’hui affronter la concurrence grandissante de la téléphonie mobile et de l’Internet, qui regorgent de jeux gratuits.

« On observe que derrière la convergence, il y a un vrai besoin de simplicité », explique Laurant Weill, fondateur et président de Visiware (et également créateur de Loriciel, un des premiers éditeurs de jeux vidéos français). « Les groupes de télécoms souhaitent intégrer la brique TV à leurs offres tandis que les télévisions cherchent à ajouter la partie téléphonie. Mais si on parle de techno, on oublie trop souvent le contenu ».

L’objectif de Visiware est de créer un écosystème autour de ses jeux et de sa chaîne intercative. « Le même jeu pourra être utilisé sur les trois supports. Surtout, lorsqu’un abonné débutera une partie sur sa télévision, il pourra la poursuivre sur son mobile ou sur Internet, le tout de façon très transparente « , explique Laurant Weill. Cette offre multi-lucarnes sera lancée pendant le mois de septembre.

Par ailleurs, il s’agit de proposer des fonctions interactives. La télévision du futur sera celle de la personnalisation et des tribus. Playin’TV ne dérogera pas à cette règle. Concrètement, on pourra par exemple lancer des défis en ligne et les relever quel que soit le support.

En appliquant cette formule, Visiware entend fidéliser ses abonnés hors du support TV et ainsi multiplier les usages. Le modèle économique choisi est celui du forfait et du bas prix: 5 euros par mois pour un usage illimité sur les trois supports. « On sera les moins chers du marché », promet le président.

Encore faut-il se démarquer. Le jeu multi-support est un atout mais la concurrence est rude et pléthorique. Visiware mise sur le renouvellement des contenus plutôt que de jouer la carte des grosses licences.

« Nous proposons 30 jeux nouveaux par semaine. La diversité est un point essentiel. C’est bien d’avoir de belles licences, mais ce n’est pas indispensable, même sur le mobile et encore moins à la télévision. Il faut trouver un juste équilibre ».