Prixtel lance l’illimité mobile sans engagement à moins de 30 euros

Prixtel veut installer l’offre illimitée voix la moins chère du marché. Et se positionner face à l’arrivée de Free sur le marché mobile.

« Nous sommes très contents car il y a beaucoup de mouvements autour des MVNO », se réjouit David Charles. La part des opérateurs mobiles virtuels en France frôle aujourd’hui les 10 %, probablement aidés par l’affaire de l’augmentation de la TVA. « Un chiffre que les analystes n’avançaient pas avant 2012 », souligne-t-il. Un mouvement que le président-fondateur de Prixtel décide aujourd’hui d’accélérer en lançant deux nouvelles offres mobiles très concurrentielles sur le marché de la mobilité.

Le premier, Sumo, propose une offre voix et SMS illimités (dans la limite de 50 numéros différents appelés par mois et 2 heures par communication) pour 29,99 euros par mois. Le tout sans engagement mais sans téléphone sponsorisé non plus. Pour 10 euros supplémentaires, Sumo s’enrichit de l’accès Internet et e-mail illimités (dans la limite de 500 Mo de données échangées au-delà desquels le débit tombe à 64 Kbit/s). Soit l’offre voix+Internet illimitée la plus économique du marché à notre connaissance sachant que Numericable qui défrayait la chronique la semaine dernière se révèle 10 euros plus cher (pour l’offre téléphonie seule). Et avec engagement de 24 mois, comme chez les opérateurs de réseaux.

Certes, les polémiques ne manqueront pas de tourner sur les restrictions liées à la notion d’illimité (comme les 99 numéros différents autorisés chez le câblo-opérateur, ou encore la bande passante qui ne descent pas sous les 128 Kbit/s, voire 256 Kbit/s en cas de dépassement) mais Prixtel a fait ses calculs, notamment sur la base des expériences précédentes en matière d’illimité (avec un forfait mobile voix lancé en 2009 pour 50 euros). « Selon nos statistiques, les utilisateurs appellent 32 numéros en moyenne et consomment moins de 300 Mo par mois », assure Anthony Poyac, le directeur général de Prixtel.

L’autre offre, Ultimo, ajoute à Sumo un choix de smartphones sponsorisés pour moins de 60 euros mensuel. Ce qui engage en revanche à signer pour 24 mois (ou 12 mois pour 5 euros supplémentaires). Cette offre signe notamment le retour de l’iPhone (4 en l’occurrence) chez Prixtel, néanmoins proposé à 229 euros. Le bourses plus modestes se tourneront vers un Android Nexus S, un Windows Phone 7 Omnia7, de Samsung, tous les deux disponibles à 49 euros. Entre les deux, on trouvera à 99 euros le BlackBerry Torch et, à partir du 28 mai, le Galaxy SII (encore Samsung). Une bonne affaire en regard des 649 euros du terminal nu.

Avec ou sans engagement, SIM seule ou accompagnées d’un smartphone, les nouvelles offres voix de Prixtel jouent la carte de la simplicité (« avec le minimum d’astérisque », promet David Charles) et complètent avantageusement les forfaits jusqu’alors proposés : le prépayé Chrono (« celle qui marche le mieux », assure David Charles); le modulaire Modulo et le forfait 5 heures Tempo). Objectif : atteindre entre 200.000 et 250.000 clients à la fin de l’année, contre 140.000 aujourd’hui (pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 55 millions d’euros). Un objectif raisonnable quand on sait que Prixtel double la taille de sa clientèle depuis 8 ans et que l’opérateur répond également à la demande d’accès Internet fixe depuis le lancement de son offre ADSL en mars dernier. Une offre qui rencontrerait son public. « On est au dessus des 20.000 clients attendus au lancement », assure Anthony Poyac qui n’entre pas dans les détails.

Avec cette nouvelle offre illimitée à moins de 30 euros, Prixtel prend des risques en anticipant sur la baisse programmée du coût des terminaisons d’appel jusqu’en 2013. L’opérateur joue néanmoins l’économie en proposant la vente en ligne exclusivement (à la manière de Free avec l’ADSL mais qui semble en revenir ).

Une prise de risque finement calculée et qui va accentuer la pression sur les futures offres mobiles de la filiale d’Iliad. « Free va devoir intégrer les offres que les MVNO lancent aujourd’hui, commente David Charles, son espace économique commence à se réduire avec l’arrivée des offres illimitées ». Notamment celles des MVNO prêts à se distinguer des opérateurs traditionnels par des offres réellement attractives (le lancement de La Poste Mobile en est un exemple). Et si la vente de minutes aux MVNO constituait finalement l’arme la plus redoutable des opérateurs pour lutter contre l’arrivée prochaine de Free sur le marché?