Processeurs: quand la Chine s’éveille, ça fait mal

D’ici 2008, la République Populaire de Chine prévoit de produire autant sinon plus de semiconducteurs que les Etats-Unis. Plausible?

Quand la Chine s’éveille, ca peut faire mal… Selon Business Week, la Chine construit déjà 50% des appareils photos , 30% des téléviseurs. Et à l’horizon 2008, constate Le Monde de l’Economie de ce 8/4, la République populaire et Taïwan auront dépassé les Etats-Unis. Les centres de production s’appellent Shanghaï, Shenzhen (périphérie nord de Hong-Kong), Guangzhou(ex Canton) ou Dongguan.

Les succès des « zones franches » socialisto-capitalistes Shenzhen, traditionnellement spécialisé dans l’industrie du jouet et de la chaussure, s’est converti à la haute technologie: ce secteur représente déjà 46% de sa production annuelle: celle-ci se chiffre déjà à 13 milliards de dollars. Shenzhen a d’autant plus réussi qu’il s’est érigé en modèle de ces « zones économiques spéciales », sortes de « zones franches » créées en 1979 pour inciter au « socialisme de marché » – entendez une forme de liberté d’entreprise avec des investisseurs étrangers ou.. hong-kongais ou taïwanais! Les plus grands noms de la high-tech, américains ou japonais, y ont installé des têtes de ponts: IBM, Compaq/HP, Sanyo, Olympus… D’autres y arrivent, comme Universal Instruments, fabricant de semiconducteurs: ce dernier prévoit d’y transférer la moitié de sa production d’ici à 2005. 420.000 sociétés étrangères ont déjà investi 450 milliards de dollars en 20 ans dans cette région. Les investissements sont généralement opérés via un fonds d’investissements étrangers (IDE) Lois sociales laxistes, bas salaires et gros cargos… La quasi absence de protection sociale et des salaires très modiques (0,27 dollar de l’heure, dans certaines zones, ce qui ferait le Smic à 50 euros!): voilà qui explique pour une large part le succès de ces zones franches chinoises. Par ailleurs, la Chine possèdent toute une flotte de cargos porte-conteneurs de gros tonnage (jusqu’à 5.000 conteneurs par navire!) Cette attraction de la Chine, constate Business Week, se fait certainement au détriment du Mexique: ses zones d’activité limitrophes aux Etats-Unis auraient perdu 300.000 emplois au cours des deux années écoulées.