Protection des données : l’ambivalence perdure après Snowden

Malgré les écoutes massives de la NSA américaine, les internautes utilisent encore relativement peu l’authentification à deux facteurs, le chiffrement de messages ou la navigation anonyme.

L’indignation suscitée par les écoutes massives opérées par la NSA américaine et révélées par Edward Snowden a été vive. Et des violations de données ont eu un fort impact médiatique (iCloud, Sony Pictures, Ashley Madison…), aux États-Unis comme ailleurs. Pourtant, les internautes protègent encore peu leur vie privée en ligne. C’est le résultat d’un sondage réalisé en novembre 2015 auprès de 2000 Américains par la société Morar Consulting pour le service VPN HideMyAss (HMA).

Un paradoxe qui peut coûter cher

Selon cette enquête, 63 % des répondants ont été confrontés à des problèmes de sécurité en ligne. 56 % des individus ciblés déclarent avoir changé de comportement par la suite. Et 67 % veulent renforcer la protection de leurs données personnelles… Pourtant, seule une minorité utilise des outils à disposition, comme : des extensions censées améliorer la confidentialité de leur navigateur (16 %), l’authentification à deux facteurs (13 %), un réseau privé virtuel ou VPN (11 %). Ils sont moins nombreux encore à opter pour le chiffrement de messages (9 %) et l’anonymisation (4 %).

« Lorsque Sony Pictures a subi ‘le piratage du siècle’, les dirigeants du studio connaissaient l’existence de failles de sécurité, mais ils ont délibérement choisi d’ignorer [le risque]. Aujourd’hui, de nombreux Américains se trouvent dans une situation similaire. Ils sont au courant des révélations sur la NSA, d’une énième tentative de piratage de célébrités et des violations de données personnelles à grande échelle, mais ils pensent toujours être à l’abri. Or, comme l’a constaté Sony, faire peu de cas de sa vulnérabilité en ligne peut être dévastateur », ont commenté les auteurs de l’enquête.

Aux États-Unis, selon un autre sondage publié récemment, 50 % des internautes se déclarent prêts à payer pour reprendre le contrôle de leurs données et de leur terminaux chiffrés et verrouillés par des « rançongiciels » ou ransomwares. Contre un tiers des répondants seulement en France.

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