Quiz Silicon.fr : testez vos connaissances sur le Minitel

Du début des années 1980 à fin juin 2012, le Minitel aura régné une trentaine d’années, initié les Français aux services en ligne et fait la fortune de quelques-uns. Retour sur une invention bien française.

3615 code… Après plus de 30 ans de bons et loyaux services, le Minitel s’est officiellement éteint le 29 juin 2012 à 23 h 59. C’est le sujet de notre quiz.

En plongeant la France dans la télématique dans les années 80, le Minitel fut le précurseur des services en ligne. Information, renseignements, annuaires, messagerie, boîtes aux lettres, vente par correspondance, services administratifs, fax… Il était quasiment possible de faire tout ce que nous offre Internet aujourd’hui (sauf de la vidéo et des réseaux sociaux), mais en beaucoup plus lent, beaucoup moins beau et beaucoup plus cher.

C’est à la fin des années 70 que Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la République, décide d’opérer un réseau vidéotex sur lequel des informations seront disponibles à partir d’un terminal peu onéreux et qui sera distribué gratuitement aux abonnés des Postes et Télécommunications (PTT) à l’époque. L’idée de départ était de trouver une alternative dématérialisée pour répondre à l’augmentation rapide des abonnées des P&T et pallier la production d’annuaires papier. Un annuaire électronique qui sera formalisé par le 3611.

Un terminal à 1000 francs

Naît alors des laboratoires de la DGT (Direction générale des télécommunications) le Minitel. Un terminal simple à déployer (il suffisait de le raccorder à la prise téléphonique), économique (un coût de fabrication proche des 1000 francs, soit 150 euros), dépourvu de système à entretenir, de logiciel à installer et mettre à jour, et tout aussi simple à utiliser (une fois l’écran allumé, il suffisait de saisir le code du service à visiter et d’appuyer sur la touche « Connexion »), les caractéristiques du Minitel étaient taillées pour le réseau Transpac. Un affichage modeste (40 colonnes pour 25 lignes en 8 niveaux de gris ou 8 couleurs pour les modèles qui la supportaient) et un modem aux débits de limace dans un boîtier dépourvu d’intelligence ou de capacités de stockage. C’était lent et moche, mais ça marchait, souvent du premier coup. Une simplicité qui plaidera pour son adoption rapide par le grand public à qui l’engin est fourni gracieusement.

Le Minitel sera surtout popularisé avec le service kiosque 3615 qui permettait à des éditeurs tiers (souvent des groupes de presse) d’installer des services en ligne de tous types : informations, messageries (voire forums) et différents services (consultation des horaires de séances de cinéma, bilan des sociétés, réservations SNCF et voyages en ligne, administration, etc.) émergent de toutes part. Si en début d’année 2012 il restait quelque 1500 services privés en fonction, ils culminèrent à 26 000 en 1996. De quoi trouver son bonheur même si, à l’heure de l’Internet planétaire, les chiffres peuvent paraître modestes. Un succès purement français néanmoins.

Steve Jobs en avait un

Si la « little french box » est accusé d’avoir ralenti l’arrivée d’Internet en France, elle aura eu le mérite d’initier les Français à la télématique et aux services en ligne. De ce fait, l’e-commerce, la messagerie en ligne (notamment « rose ») et autres boîtes aux lettres électroniques (les fameuses BAL) n’avaient plus de secret, pas plus que le eBanking, les quiz en ligne et la réservation de ses billets SNCF depuis son fauteuil. Une avancée qui ne sera pas passée inaperçue au-delà de nos frontières. Il paraît même qu’un certain Steve Jobs avait un Minitel et qu’il s’est inspiré de son modèle économique pour créer iTunes.

Dans tous les cas, Internet sonnera la fin du Minitel, terminal qui n’est plus adapté aux besoins du réseau. « Le Minitel, réseau uniquement national, est limité technologiquement et risque de constituer un frein au développement des applications nouvelles et prometteuses des technologies de l’information », déclare le premier ministre Lionel Jospin en 1997. Il invite alors les Français à entrer dans une nouvelle ère, celle de l’économie numérique mondiale induite par les fameuses autoroutes de l’information que constitue Internet. Une transition qui aura duré une quinzaine d’années.

Quiz Silicon.fr – Testez vos connaissances sur le Minitel

Crédit photo © Mikaël Restoux


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