Renater déploie du 100 Gb/s sur son réseau national

Entre deux sites distants de plus de 200 km, Renater a mis en place une connexion optique capable de transporter un pétaoctet de données par 24 heures.

Renater (le RÉseau NAtional de télécommunications pour la Technologie, l’Enseignement et la Recherche) vient de terminer la phase de test de sa nouvelle infrastructure à 100 Gb/s. Une liaison de 220 Km a été mise en place début décembre entre le CERN (à Genève) et le Centre de Calcul de l’IN2P3 du CNRS (situé à Villeurbanne, à proximité de Lyon). Elle comprenait un lien à 100 Gb/s, cohabitant avec des longueurs d’onde de 10 Gb/s (sans agrégation, une même fibre optique pouvant transporter plusieurs «trains d’onde» simultanément). Le succès a été au rendez-vous, puisqu’un peu plus d’un pétaoctet de données a été transféré en seulement 24 heures, soit un débit moyen bidirectionnel de 95 Gb/s, et l’équivalent du contenu d’environ 212 000 DVD.

Suite à cet exploit, l’ensemble du trafic du projet Worldwide LHC Computing Grid (WLGG) transitant entre les deux sites a été basculé sur cette nouvelle infrastructure réseau. Depuis, Renater a testé une seconde liaison à 100 Gb/s de 280 km, reliant Lyon à Dijon. Dans les deux cas, ce sont les transpondeurs 100 Gb/s de l’Américain Ciena qui ont été retenus. Associés à la technologie DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing), ils permettent de gérer une quarantaine de longueurs (ou «train») d’onde par fibre. Plusieurs térabits par seconde peuvent ainsi transiter sur un même brin optique.

« Le résultat de ces tests a montré la maturité de la technologie qui permet d’éviter le passage par le 40 Gb/s, étape hybride vers les très hauts débits de transmission », explique Dany Vandromme, directeur de Renater. « L’implémentation d’équipements 100 Gb/s dans le réseau de production est donc maintenant envisageable, sous réserve que l’environnement économique soit aussi convaincant que la performance technique. »