Réseaux Sociaux d’Entreprises : 3 – Tendances et nouveautés des solutions phares

Entre les offres en mode SaaS sur abonnement et celles sur site sur licence, entre les solutions indépendantes et celles incluses dans une suite, les RSE sont très divers.

Parmi les principales offres qui illustrent chaque catégorie de solutions, en matière de réseaux sociaux, il existe différents segments de marché. Et on constate aussi quelques tendances clés actuelles, ou xo parmi les nouveautés et de fonctionnalités.

Google+ : le 100 % Cloud attaché aux Google Apps

Google+ se définit comme un réseau « public » (ouvert à tous) mais qui devient « privé » dans sa déclinaison professionnelle, incluse dans les Google Apps For Business. Principal avantage, ou inconvénient, l’outil est géré et hébergé sur l’infrastructure de Google.

Son interface a été totalement revue. Présentée lors du Google I/O de mai, elle est composée de « tuiles » (ou blocs d’image et texte) sur plusieurs colonnes, le tout avec un « flat design » dans l’air du temps. Plus sobre, plus épurée, elle est désormais très loin de celle du fil linéaire de Facebook.

Côté usage, la facilité de création de groupes de discussion est mise en avant par plusieurs entreprises (Groupe Partouche, Bonduelle). L’arrivée des « Hangouts » – vidéo-conférence et chat – en fait également un outil de communication unifiée plus complet.

Des pré-versions d’APIs et d’un SDK (kit de développement) ont également été dévoilées en mai. Les APIs de Google+ concernent le provisioning (création des profils, des cercles), la gestion des posts (création, modération, modifications) et la gestion des communautés. Quant au SDK, il permet d’automatiser les tâches et de personnaliser les outils d’administration.

« En revanche, il n’est pas prévu de coupler nativement Google+ avec une autre messagerie, prévient Google. Google+ est un service transverse aux Google Apps qui n’a pas vocation à être utilisé sans les services ‘core’ que sont Gmail ou GDrive. »

D’autres fonctions sociales des Goole Apps viennent d’ailleurs compléter Google+ : édition à plusieurs de fichiers (Google Docs), synchronisation d’agendas (Google Calendar) ou création de blogs et de sites (Blogger et Google Site).

Google+ joue de plus en plus sur l’image que veut véhiculer l’éditeur : jeune, intuitif, simple.

LinkedIn : réseau public mais bientôt des groupes privés

LinkedIn ne se classe pas dans les RSE puisqu’il s’agit d’un réseau public et non d’un outil interne. Mais la possibilité de créer des groupes de discussion et d’experts a donné des idées à son créateur.

Le projet de groupes fermés, uniquement accessibles aux employés d’une même société, est en cours de réalisation. LinkedIn le teste depuis l’année dernière avec ses propres équipes selon le principe du « dogfooding » (utiliser soi-même ses produits) et a réitéré sa promesse en février.

Ce LinkedIn « privé » en fera alors un véritable RSE, 100% Cloud et indépendant de toute solution. En attendant aucune date de sortie n’a encore été donnée.

Le RSE selon Microsoft : Yammer + SharePoint + Skype/Lync + Office

Yammer est l’éditeur de RSE racheté par Microsoft en juin 2012. Ses fonctionnalités sont depuis intégrées dans Sharepoint et dans Office 365 via Sharepoint Online.

Toujours en cours, cette intégration devrait déboucher le mois prochain sur une application « Yammer pour SharePoint » qui permettra d’ajouter le flux d’un groupe Yammer à un site SharePoint en plus des Newsfeeds (les flux traditionnels de l’outil). Côté UI (interface utilisateur), le « toilettage social » donne aujourd’hui à SharePoint  des faux airs de Facebook.

Un autre rachat complète également depuis peu l’offre de Microsoft : la fédération entre Lync (son outil de communication unifiée) et Skype permet d’utiliser la messagerie instantanée, la gestion de présence et la voix sur IP de Lync  pour interagir avec des interlocuteurs sous Skype. La vidéo devrait suivre.

Autre ajout récent au RSE maison pour « abolir les frontières linguistiques des organisations », la traduction automatique des contenus avec  Translate (Bing Translator).

Microsoft promet par ailleurs que les Office Web Apps seront directement accessibles depuis Yammer à partir de cet automne. Office Web Apps qui seront améliorées avec l’édition simultanée en temps réel des documents.

La « suite » RSE de Microsoft est disponible sur site et en mode SaaS.

IBM Connections : forums, gestion documentaire et brainstorming

Passé en version 4.5 au mois de mars l’outil d’IBM a amélioré son expérience utilisateur avec  la possibilité de communiquer avec un collègue particulier (via le @nom) ou une plus grande  interaction entre participants d’un forum (possibilité de noter des posts et des commentaires, fonction de recherche étendue, suivi automatisé d’une discussion, ajout de pièces jointes à une participation et possibilité de rendre des sujets privés).

L’outil a également mis un pied supplémentaire dans le collaboratif avec ses « Libraries ». Ces « bibliothèques » permettent d’ajouter une liste de fichiers à une communauté de discussion. Les documents peuvent ensuite être tagués, classés, « likés », commentés et bien sûr partagés entre les membres du groupe. Le tout avec un contrôle des droits d’accès (simple lecteur, contributeur, éditeur) et avec des règles possible pour la validation des nouveaux documents. Les fichiers des « Libraries » sont indexés pour faciliter les recherches futures.

Sur le même modèle, « les activités » permettent de mieux partager et organiser des « todo lists » (liste de tâches). Idem pour les « ideations blogs » pour les brainstormings.

Autre nouveauté, le fil d’actualité d’IBM Connections 4.5 permet avec le standard Activity Stream de faire des intégrations de sources d’information externes ( flux de Twitter, LinkedIn et autres Facebooks).

Le nouveau Social Business Toolkit quant à lui fournit des moyens d’intégration poussés qui permettent de l’interfacer avec les systèmes d’information existants en s’appuyant sur les standards de développement du marché.

Le RSE d’IBM est disponible en solution indépendante aussi bien sur site que dans le Cloud (via IBM Smart cloud for Social Business), s’intègre aux plateformes de Microsoft (SharePoint, Outlook, Office) et se veut accessible sur « quasiment tous les périphériques mobiles ».

Elle peut être complétée dans une stratégie globale par d’autres services analytiques, prévisionnels ou RH.

Une tendance : ouverture vers l’extérieur

Cette ouverture est d’ailleurs une tendance de fond. «  A mesure que l’adoption des réseaux sociaux professionnels murit, les entreprises vont étendre leurs initiatives internes au-delà du pare-feu », prévoit IDG.

Le cabinet d’analyse constate une évolution nette sur l’année 2012.  « En 2011, la première motivation à l’utilisation de médias sociaux ou des communautés dans le cadre professionnel était d’acquérir des savoirs et de poser des questions, explique IDG. En 2012, ce sont les notions de retours clients et la volonté d’impliquer la totalité des acteurs autour de ce feedback pour l’intégrer dans le process d’innovation qui a pris le relais. »

L’auteur de l’étude, Vanessa Thompson, en tire une conclusion : les solutions de RSE vont s’ouvrir sur les clients, les partenaires et les fournisseurs, que ce soit via des connecteurs (pour ERP, CRM, BI) ou avec des fonctionnalités SRM (Social  Relationship Managament) pour suivre et analyser l’activité de l’écosystème sur les réseaux publics (comme ce qui se dit d’une marque sur Facebook ou Tweeter).

Cette tendance à relier l’interne à l’externe se retrouve sous une autre forme dans Aruba, racheté en mai 2012 par SAP. Ce service en mode Cloud permet aux sociétés adhérentes  de se mettre en relations pour concrétiser des affaires (trouver un fournisseur, un distributeur à l’étranger, etc). Une étape supplémentaire dans le « Social Business » qui passe du RSE au Réseau Social d’Entreprises, avec un « s ».

_____
Synthèse de Philippe Ducellier
Documents de référence :
https://www.gartner.com/newsroom/id/1392716
http1.ibm.com/software/fr/lotus/social_computing/
_____
A lire également:
Spécial Réseaux sociaux d’entreprise :  2 – Les freins et les objections
Spécial Réseaux Sociaux d’Entreprise : 1 – l’effet consumérisation de l’IT explique-t-il tout ?

[A suivre]