Le SaaS accélère les revenus des 100 premiers éditeurs mondiaux

L’édition 2014 du classement des 100 premiers éditeurs établi par PricewaterhouseCoopers témoigne d’une montée en puissance du SaaS et d’une abolition progressive des frontières entres logiciels, terminaux et services. Microsoft, IBM, Oracle et SAP dominent.

Le cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC) vient de publier sa liste annuelle des 100 premiers éditeurs de logiciels dans le monde. Cette édition 2014 témoigne de la bonne santé du secteur, d’une évolution des modèles d’affaires et de la montée en puissance du SaaS (Software-as-a-Service). Les groupes américains Microsoft, IBM, Oracle et l’éditeur allemand SAP dominent à nouveau ce classement établi en fonction des revenus logiciels.

Hausse de 60% des revenus du SaaS sur un an

Le chiffre d’affaires cumulé des éditeurs du classement a enregistré une hausse de 5% « seulement » à 255 milliards de dollars en 2012 (l’exercice fiscal 2013 n’a pas été pris en compte par PwC faute de données financières suffisantes). Mais les revenus SaaS du top 100 ont augmenté de 60% pour atteindre 20 milliards de dollars sur l’année.

Microsoft conserve sa position de numéro un mondial avec un chiffre d’affaires logiciels de 58,4 milliards de dollars en 2012 (soit 80% du chiffre d’affaires global de la firme de Redmond sur l’année concernée). Par ailleurs, l’éditeur a généré 1,4 milliard de dollars dans le SaaS (soit 2,5% de ses revenus logiciels). Le groupe informatique IBM, qui se désengage progessivement du matériel pour se recentrer sur les services et le Cloud, occupe la seconde position du classement avec un chiffre d’affaires logiciels de 28,8 milliards de dollars (soit 27,6% de l’ensemble de ses revenus). Les revenus SaaS de Big Blue s’élèvent à 742 millions de dollars (2,6% des revenus logiciels). Oracle est troisième avec 27,7 millards de dollars de revenus logiciels, dont 3,5% dans le SaaS.

Dassault Systèmes seul acteur français du top

Suivent respectivement à la quatrième et cinquième position, deux groupes européens, l’éditeur allemand SAP (16,6 millards de dollars de revenus logiciels, dont 6,7% dans le SaaS) et l’équipementier réseau suédois Ericsson. Il affiche un chiffre d’affaires logiciels de 8 milliards de dollars, soit 23% de ses revenus, mais ne proposait pas de SaaS en 2012. À l’inverse de l’américain Salesforce. Spécialiste du CRM en mode Saas, Salesforce.com se positionne à la 13e place en termes de chiffre d’affaires. La firme génère 94% de ses revenus dans le logiciel (2,8 milliards de dollars en 2012) et l’essentiel dans le SaaS (98,6% des revenus logiciels de l’année).

L’unique éditeur français du classement, Dassault Systèmes, référence des logiciels de création 3D et de gestion du cycle de vie des produits (PLM), occupe la 19e place mondiale. L’éditeur a généré 2,3 milliards de revenus logiciels en 2012 (soit 90,9% de son chiffre d’affaires global), dont 6,3% dans le SaaS. Enfin, Google (52e) a gagné six places au classement. Seuls 1,5% des revenus du moteur de recherche et spécialiste de la publicité en ligne sont générés dans le logiciel, mais 90,6% de cette somme provient du SaaS (684 millions de dollars).

De nouveaux entrants issus du hardware

Les éditeurs évoluent pour fournir du logiciel à la demande et des applications dans le Cloud. D’autres se repositionnent en tant que fournisseurs de services. Ils ne sont pas les seuls à transformer leur modèle d’affaires pour s’adapter, observe PwC. Des fournisseurs de matériel informatique ont intégré le classement après avoir complété leurs offres de logiciels. Dell (64e), par exemple, a intégré le classement pour la première fois cette année. Même chose pour NCR (59e) et le fabricant de semiconducteurs Qualcomm (94e). D’autres, comme l’industriel japonais Hitachi (15e), ont gagné des places.

Le développement, les ventes et les modèles de distribution des sociétés technologiques sont bouleversés, à l’heure où les entreprises clientes accélèrent leur transformation numérique et changent leur mode d’achat. « L’ère du ‘pure play’ – une organisation oeuvrant dans une seule activité – est révolue, commente Mark McCaffrey, associé chez PwC. Nous pourrions voir à l’avenir des acteurs non traditionnels du logiciel. Par exemple, des marques qui proposeraient des informations de santé et de fitness grâce à l’analyse de données issues de capteurs intégrés aux vêtements. » Les acteurs du « wearable tech » bientôt vedettes du top 100 de PwC ?

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