S. Kumar, p-dg de Computer Associates, démissionne

Comme on s’y attendait, la position de Sanjay Kumar, p-dg de l’éditeur, devenait insoutenable. Le conseil d’administration l’a « démissionné »: il est relégué au poste d’architecte logiciel. Un président du conseil d’administration est nommé: Lewis Ranieri (ex vice-président de Salomon Brothers

Le conseil d’administration de l’éditeur, dont Sanjay Kumar ne fait donc plus partie, précise qu’un responsable exécutif par intérim sera nommé sous peu. Cette révocation n’est pas une surprise. En début de semaine, des membres du conseil d’administration avaient fait comprendre que, suite à une nouvelle vague de licenciements sanctionnant 7 cadres dirigeants, le maintien au poste de p-dg de Sanjay Kumar, devenait ubuesque. Il avait longtemps été très lié au précédent président, Charles B. Wang qui avait dû démissionner dès 2002.

Au poste de président du conseil d’administration (‘chairman’) est nommé un de ses membres, Lewis Ranieri: il était précédemment vice-président de la société d’investissement et de conseil Salomon Brothers. Pour rappel, cette décapitation de la direction de CA fait suite à une plainte déposée par la SEC, le régulateur de la bourse new-yorkaise: sur plusieurs exercices fiscaux successifs, les rapports financiers avaient été arrangés afin de maintenir la cote de l’action. Pour l’essentiel, la manoeuvre consistait à anticiper des déclarations de revenus sur des renouvellements de contrats de licences logicielles à venir. Les fausses déclarations auraient porté sur des centaines de millions de dollars. En 1998, les dirigeants de l’époque -dont faisait également partie Russell Artzt, co-fondateur- avaient procédé à une redistribution d’actions à leur avantage pour un montant d’un milliard de dollars… Or, malgré les fortes présomptions et éléments de preuve pesant contre eux, les dirigeants ont tenté de nier les faits et de dissimuler des pièces accablantes jusqu’en octobre dernier. Au total, 14 cadres dirigeants, notamment au service financier, ont été sanctionnés par leur licenciement pour faute grave. Pour les observateurs, ce dossier judiciaire -traité par la justice américaine de façon exemplaire- est quasiment bouclé aujourd’hui. Cela doit enfin permettre à Computer Associates de tourner la page sur ce sombre chapitre. Dès ce 21 avril, l’action est remontée au dessus des 26 dollars.