Samsung Z, l’émancipation d’Android passe par Tizen

Après les montres, le smartphone. Samsung a annoncé son premier téléphone sous la plate-forme Open Source Tizen. Le Samsung Z pourrait marquer les prémices de l’émancipation de Samsung vis-à-vis d’Android.

Maintes fois annoncé comme agonisant (notamment à cause de la défection des partenaires), le projet Tizen est bien vivant. Notamment grâce à Samsung. Le constructeur coréen vient d’annoncer son premier smartphone opéré sous la plate-forme Open Source Tizen (versio 2.2.1 en l’occurrence), le Samsung Z. Une annonce qui succède à celle des smartwatches également sous Tizen que le constructeur avait présenté lors du MWC 2014 de Barcelone.

Un terminal moyen-haut de gamme

Samsung profitera donc du Tizen Developer Conference de San Francisco pour présenter sur scène, le 3 juin, son dernier smartphone. Rappelons que Tizen est un OS mobile développé par un consortium d’acteurs et compatible HTML5. Sur le papier, le Samsung ‘Z’ (comme TiZen) embarque un écran 4,8 pouces Super Amoled HD (1280×720 p), un processeur quadri cœur à 2,3 GHz (sans doute maison type Exynos), 2 Go de mémoire vive, 16 Go de stockage extensible jusqu’à 64 Go en micro SD, une caméra 8 millions de pixels (2,1 millions en frontal). Puces Wifi (n et Mimo 2×2), GPS, Bluetooth 4, NFC, USB 2.0 sont au rendez-vous tout comme les capteurs habituels (acceleromètre, gyroscope…) qui s’agrémentent néanmoins d’un lecteur d’empreinte digital. Le Z est comme il se doit compatible 4G (cat. 4 à 150 Mbit/s). Il pèse 136 g, batterie de 2600 mAh comprise.

Soit un terminal moyen-haut de gamme qui devra prouver sa pertinence au marché en regard de la concurrence, à commencer celle des Galaxy sous Android de Samsung. Pour cela, le constructeur entend bien mettre en valeur l’originalité de la plate-forme. « Le Samsung Z intègre la puissance et l’adaptabilité de la plate-forme Tizen, permettant aux utilisateurs de naviguer sur le Web plus rapidement et d’utiliser des applications plus efficacement », justifie DJ Lee, président et dirigeant de la division ventes et marketing monde de l’activité communication mobiles chez Samsung. Le constructeur met en avant une mémoire améliorée et des performances optimisées (lancement plus rapide, multitâche fluide, etc.) ainsi qu’un mode de gestion de l’énergie poussé (Ultra Power Saving Mode) pour conserver l’appareil opérationnel en fin de batterie. Un mode visiblement similaire à celui du Galaxy S5 (basculement de l’écran en monochrome, accès limités aux services de base, etc.).

S’émanciper de Google Android

Il n’en reste pas moins que, comme pour chaque nouvelle plate-forme, l’adhésion du public viendra de l’offre applicative. Si un Tizen Store sera disponible au lancement du Z, il est encore difficile de savoir ce qu’il proposera. Néanmoins, le support du HTML5 devrait rapidement permettre de proposer un catalogue étoffé. Pour émuler l’offre, Samsung mettra en place un programme commercial spécial en direction des développeurs pour 1 an. Ils peuvent dores et déjà s’inscrire depuis cette page.
Samsung Z
Au-delà des ténors du secteur (Android, iOS, Windows Phone, voire Blackberry), le Samsung Z entrera en concurrence avec d’autres initiatives similaires de construire terminaux et écosystèmes autour d’un nouvel OS. A commencer par Firefox OS (avec lequel le Z devrait être compatible via le HTML5) déjà en partenariat avec nombre d’opérateurs dans le monde et plusieurs constructeurs (LG, ZTE, AOT, Huawei…) et dont l’offre commence à s’étoffer. Mais aussi le projet de Jolla sous Sailfish OS, un dérivé de MeeGo tout comme Tizen.

Le Samsung Z sera lancé en Russie au 3e trimestre, à un prix non précisé pour l’heure. Envisagée, sa commercialisation dans le reste du monde dépendra peut-être de l’accueil du marché russe. De ce futur succès dépendra la stratégie de Samsung de s’émanciper, à terme, de la plate-forme mobile de Google dont les contraintes semblent de moins en moins appréciées par le premier vendeur de smartphones Android de la planète.


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