SAP pèse plus de 750 millions d’euros dans le Cloud

Bill McDermott SAP

Les résultats préliminaires de SAP permettent de mesurer la force de frappe Cloud de l’éditeur, une force de frappe constituée à coup de rachats. Les ventes de Hana restent, elles, un peu inférieures à l’objectif.

Le premier éditeur européen SAP dévoile ses résultats préliminaires pour son année fiscale 2013. Un cru satisfaisant pour le spécialiste des ERP avec un chiffre d’affaires en progression de 8 % en euros constants (4 % sinon), à 16,8 milliards d’euros. La marge opérationnelle atteint 26,6 %, et progresse de 1,5 point en un an. Les activités de l’éditeur ont généré près de 4,5 Md€ de marge sur l’année.

« Nous sommes une des seules entreprises globales de l’IT à avoir réussi notre transition vers le Cloud tout en continuant à faire croître notre activité cœur et à améliorer notre profitabilité », expliquent les deux co-Pdg, Bill McDermott (en photo) et Jim Hagemann Snabe, dans un communiqué. Ils oublient toutefois de préciser que la croissance ralentit au quatrième trimestre (la croissance des activités logicielles reculant à 3 % en euros courants au T4, contre une moyenne de 6 % sur l’année). SAP loupant la consensus des analystes de 100 M€, là où Oracle a dépassé les attentes le mois dernier.

Cloud : plus d’1 milliard d’euro en rythme annuel

Portées par une politique agressive de rachats (SuccessFactors puis Ariba), les activités Cloud de l’éditeur représentent désormais 758 millions d’euros, en progression de 130 % sur un an. L’entreprise précise que, sur la base du chiffre d’affaires engrangé au quatrième trimestre par le Cloud (266 M€), cette activité a désormais dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaire en rythme annuel. Signalons que, dans le même temps, le rythme de progression du Cloud ralentit, à mesure que les activités rachetées sont consolidées. Au quatrième trimestre 2013, la croissance du Cloud est retombée à 39 % sur un an. Ce qui donne une idée de la croissance organique de ces activités chez l’éditeur, Ariba étant intégré précisément depuis le quatrième trimestre 2012.

L’autre moteur de croissance du groupe, la plate-forme In-Memory Hana, génère elle un chiffre d’affaires annuel de 633 M€, en progression de 69 % en euros constants.

Hana : pas d’indication sur la fin d’année

Si le Cloud s’affiche au-dessus de l’objectif que s’était fixé le groupe, Hana reste en-dessous de la barre des 650 M€ qu’avait donnée SAP. Une légère déception qui peut s’expliquer par le temps nécessaire à l’appropriation de cette technologie (en formation des administrateurs de base de donnée, par exemple) ou encore à la politique de prix pratiquée par l’éditeur sur ce produit (Lire SAP Hana est-il trop cher ?). L’accueil des premiers utilisateurs est, en revanche, très favorable (Lire par exemple le témoignage des Cuisines Schmidt). Notons que SAP ne donne pas d’indication concernant les ventes de Hana au quatrième trimestre, indication qui aurait permis de se faire une idée de la croissance actuelle de cette technologie.

Ces deux moteurs de croissance suffisent à compenser l’érosion des ventes de licences classiques. A 4,51 Md€, celles-ci reculent de 3 % sur l’année, plombées par l’évolution des taux de change (en euros constants, SAP continue d’afficher de la croissance). Notons toutefois que cette ligne est aussi renforcée par le rachat de l’éditeur suisse Hybris (gestion des activités commerciales), intégré dans les comptes de SAP depuis début août.

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