La scission de CSC en deux entités n’inquiète pas la France… pour le moment

L’intégrateur Computer Sciences Corporation (CSC) va se scinder en deux. Une entité sera dédiée au secteur public américain, l’autre aux entreprises et administrations hors des États-Unis. En France, l’impact de la scission devrait être limité, mais des interrogations demeurent.

Comme HP avant lui, l’intégrateur américain de solutions et systèmes d’information Computer Sciences Corporation (CSC) a confirmé mardi 19 mai la scission prochaine de l’entreprise en deux entités indépendantes cotées en bourse. L’une, CSC – Global Commercial, proposera ses prestations IT au secteur privé et aux gouvernements en dehors des États-Unis, l’autre, CSC – U.S. Public Sector, s’adressera uniquement au secteur public américain.

L’activité hors États-Unis de CSC a généré 8,1 milliards de dollars de revenus sur l’exercice 2015 clos le 28 mars, et son activité secteur public US 4,1 milliards de dollars. À l’issue de la scission qui devrait être effective fin octobre 2015, il est prévu que 14 000 employés travaillent pour l’unité qui fournira services et infrastructures aux agences fédérales et au gouvernement américains. Hors des États-Unis, 51 000 personnes sont appelées à fournir services IT et expertise conseil à plus de 1000 clients dans le monde. Soit 65 000 collaborateurs au total, contre 72 000 employés aujourdh’ui.

CSC France maintient ses recrutements

La décision a été prise à l’unanimité par le conseil d’administration de Computer Sciences Corp. qui a engagé sa restructuration il y a trois ans. En France, l’intégrateur est installé à Paris La Défense et Toulouse. L’entreprise emploie 2500 collaborateurs environ au niveau national et maintient son plan de 350 nouveaux recrutements en 2015. L’impact de la scission serait limité, selon les analystes.

« La partie séparée étant CSC US Public Sector, les activités de l’intégrateur hors des États-Unis restent dans l’entité traditionnelle (CSC – Global Commercial) », la scission ne devrait donc « pas avoir d’implication pour CSC en France », explique à la rédaction Dominique Raviart, directeur de recherche ITO au cabinet d’analyses NelsonHall. Un point de vue partagé par Franck Nassah, vice-président de la recherche et du conseil de Pierre Audoin Consultants (PAC). Selon lui, seul un changement au niveau de l’exécutif de CSC – Global Commercial pourrait changer la donne.

Une décroissance organique assombrit les perspectives

L’opération fait suite à plusieurs tentatives malheureuses de Computer Sciences pour trouver un repreneur (la SSII française Capgemini, dont le nom a été évoqué un temps, a démenti des discussions autour du rachat de CSC en février dernier). Aujourd’hui, la scission de CSC promue par Mike Lawry, actuel président et CEO de l’intégrateur, semble satisfaire de grands actionnaires. La direction de CSC ayant annoncé le versement d’un dividende exceptionnel en numéraire de 10,50 dollars par action parallèlement à la scission. Malgré tout, l’avenir de CSC demeure encore incertain.

« On a beaucoup d’interrogations sur le futur de CSC comme entité indépendante, considérant la performance financière du groupe des deux dernières années : la profitabilité a augmenté certes, mais le chiffre d’affaires a baissé de 8% », précise Dominique Raviart. « L’entreprise est en décroissance organique forte et n’a pas terminé sa transition vers l’offshore. Des délocalisations devraient suivre vers des pays à bas coûts et impacter sa croissance », prévient l’analyste.

Lire aussi :
Hervé Garnousset quitte Fujitsu France pour CSC
Rachat de CSC : Capgemini dément des discussions en cours

crédit photo © Watcarakun-Shutterstock