Serveurs : avec HP en renfort, ARM devient une alternative crédible au x86

HP Moonshot 1500, un caisson serveur 'cartridge' meccano

Avec HP dans son escarcelle, l’architecture ARM 64 bits gagne en visibilité sur le marché des serveurs. Suffisant pour espérer bousculer le x86 ?

L’architecture Moonshot de HP s’enrichit de deux serveurs ‘cartouche’ embarquant des puces ARM 64 bits. Le géant californien y ajoute un programme permettant de tester et porter du code sur l’architecture de processeurs. Evidemment un signal très positif pour les puces ARM, qui tentent de faire leur entrée sur un segment, celui des serveurs, archi-dominé par le x86. HP s’est rabattu sur Texas Instruments et AppliedMicro pour équiper son architecture de serveurs en cartouches, après avoir fermé la porte à Calxeda, entraînant au passage la faillite de cette start-up.

L’arrivée de HP sur ce créneau naissant sonnera-t-elle le début d’une réelle concurrence entre ARM et le x86 sur le créneau des serveurs banalisés ? Certains analystes le pensent, mettant en avant l’argument du premier en matière de consommation électrique. HP avance ainsi des données plutôt intéressantes en faveur de ses serveurs Moonshot en ARM 64 bits : une densité quatre fois supérieure, deux fois plus de mémoire par serveur et un coût de revient réduit d’environ 30 % par rapport à des machines x86 classiques. La consommation électrique d’un ProLiant m400, le plus petit des deux serveurs ARM Moonshot, se fixe à 60 W en moyenne pour 85,1 W en pointe. Un rack Moonshot 1500 équipé de 45 de ces serveurs consomme ainsi 3,27 kW en moyenne, pour 3,84 kW en pointe. Des valeurs qui s’avèrent particulièrement faibles pour un système cumulant 360 cœurs et 2,88 To de RAM.

Ces critères pourraient, dans un premier temps, susciter l’intérêt des gros hébergeurs, infogéreurs et fournisseurs de services Cloud. A commencer par Facebook, Google et autre Amazon. A condition que les architectures ARM, qui ont également reçu le soutien d’AMD, parviennent à lever un certain nombre d’obstacles, comme celui de la compatibilité logicielle. La relative jeunesse d’ARM n’a toutefois pas arrêté Online, la filiale d’hébergement de Iliad-Free : la société vient de lancer des instances physiques basés sur des SoC ARM v7. Le fruit de deux ans de R&D qui ont donné naissance à des serveurs maison, assure Online.

Pour mieux évaluer les forces en présence et soupeser les enjeux, lire notre dossier spécial :

Serveurs : ARM peut-il réellement menacer le x86 ?

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