Serveurs IBM: Linux ou AIX ou OS/400? Linux, sans doute…

Lorsqu’IBM, division Serveurs et stockage, convie quelques journalistes dans un grand hôtel parisien, sans annonce mondiale, sans communiqué particulier, que faut-il décrypter ?

IBM n’a pas d’états d’âme sur Linux (cf. la pub télé)? Ou Unix/AIX pas mort ? Ou gros succès des PowerPC ? Ou encore: Vous cherchez des serveurs? Nous avons tout en rayon!

Premier fait : Big Blue a toutes bonnes raisons de faire un brin d’autosatisfaction et de célébrer ses bons chiffres. Les parts de marché des serveurs progressent face à HP et Sun. Pour Dell, c’est moins sûr, mais on parle d’entreprises grandes ou moyennes… La stratégie du « tout est en rayon » -avec le maintien, lourd a priori, des 4 gammes, depuis les serveurs Intel jusqu’aux mainframes (*)- s’avère payante : Big Blue occupe le terrain, se se rapproche au mieux des prix du marché. Et ça marche. Les serveurs lames ou « blade servers » sont très prisés car leur «granularité, leur capacité à se démultiplier sont sans équivalent», explique Nicolas Sekkaki, vice-président de la division Serveurs et Stockage d’IBM France, Belgique Luxembourg. «Passer de 10 à 100 serveurs, ce n’est pas encore très compliqué mais passer de 100 à 1.000 serveurs, là c’est risqué si l’on se trompe? (…) Il est plus facile d’allouer de la puissance que de la récupérer!» Linux ou pas Linux? Voilà pour le « hardware ». Mais quelles options préconise IBM s’agissant des systèmes d’exploitation ? Linux versus Windows Server? Linux versus Unix/AIX ou versus OS/400 ? La division serveurs d’IBM n’a pas d’état d’âme! Le client a toujours raison ?c’est la réponse, un peu biaisée, du concept ?On demand’: les entreprises doivent payer le juste prix pour ce dont elles ont besoin. Autre réponse: IBM va désormais orienté ses ventes de logiciels par métiers et non plus par produits (cf. l’information de ce 02 décembre). Mais n’est-il pas établi que Linux est moins cher ? Et puisque toutes les plates-formes d’IBM supportent cet O.S. ouvert – ce que laisse entendre la publicité télévisée- quels arguments subsistent en faveur d’AIX ou d’OS/400 ? Ici, l’argumentaire se reconstitue a contrario. IBM a l’art de vous bien parler de Linux, avec conviction même, mais sans jamais dénigrer les plates-formes Intel/Microsoft ni, bien sûr, Unix/AIX. Première réponse: tout peut coexister. La bonne recette c’est le découplage entre hardware et plate-forme applicative. C’est la bonne voie lorsqu’il s’agit d’optimiser les coûts d’exploitation ou de planifier l’élargissement du parc. Oui, mais Linux est bien une réalité? Certes, et les bons chiffres de Linux sont là: 17% des revenus sur les mainframes (zSeries), et déjà 20% sur les serveurs xSeries (Intel). Pas question de renoncer à AIX Confirmation: «Bien sûr que Linux occupe une place importante : 6.500 personnes y travaillent, et 1,3 milliard de dollars d’investissements ont été consentis ces derniers mois. » D’ailleurs, IBM ne conteste pas qu’Unix recule globalement dans le monde. Mais pas question de renier AIX pour autant : on ne raye pas de la carte 15 ans d’existant. Proposé sur toute la gamme, AIX résiste bien au temps avec une foule d’applicatifs; il s’est consolidé grâce à sa panoplie d’outils de gestion système. Certes, « il ne fait pas encore baisser le coût du TCO » (coûts d’usage), alors que, sans conteste, «Linux, à l’inverse, est capable de faire baisser le coût de l’éco-système ». « Eco-système » ? Un terme du nouveau jargon du « on demand » d’IBM, quelque chose comme les « critères économiques de l’ensemble hardware/software ». Seulement, voilà, Linux (même si «les DSI savent maintenant ce qu’ils peuvent en faire», ce ne serait pas la panacée. «Linux répond bien lorsqu’il n’y a pas besoin de « multi-computing » : une application, même scientifique, qui nécessite un gros ou moyen serveur, une application « solide », homogène ». Mais pas le reste, alors ?? Petit rappel, il faudra attendre au moins la version 2.6 de Linux pour que soit supporté le traitement multiprocesseur. Donc, vive l’OS/400 des i-Series (ex AS/400), vive AIX 5.2 sur les p-Series !? Et on vous explique alors que Linux coûte plus qu’il n’y paraît, «si vous n’oubliez pas les coûts d’exploitation?» Novell / SuSE: intéressant!… Pour le reste, n’attendez pas qu’IBM vous dise sa religion. Ni sur les « clusters » (les architectures en grappes) ?où toutes les options sont ouvertes- ni sur le « grid computing », ni sur les options de virtualisation en matière de gestion des unités de stockage (Tivoli, la division des infrastructures logicielles, a ses bonnes raisons aussi, etc.) Pas de prise de position non plus à propos de Linux sur les postes de travail ! Seule remarque : elle concerne Novell et Linxu/SuSE (désormais dans le giron d’IBM): «La vision Desktop de Novell est intéressante ». Bref, pas de controverse contre Windows? En clair, c’est le client ?l’acheteur !- qui a désormais raison. D’Intel aux mainframes: 4 familles de serveurs

IBM entretient toujours ses 4 familles de serveurs, qui ont comme point fort, face à HP et Sun, de supporter un partionnenent logique (et non pas physique): –

zSeries: les grands systèmes, héritiers des 3090, sous z/OS (MVS) VM et VSE, et désormais Linux; – iSeries: ex-AS/400, sous OS/400 et, typiquement, DB2; – pSeries: serveurs Unix, sous AIX 5.2, « motorisé » PowerPC 4 (PowerPC5 attendu pour 2005); – xSeries, plates-formes Intel, sous forme de racks ou « BladeCenter » (serveurs « lames »). Il faut y ajouter l’offre TotalStorage, pour le stockage sur disques, avec option de virtualisation des volumes de données (SAN Volume Controller ) et l’offre SAN Integration Server (avec commutateurs Fibre Channel).