SFR élargit les investissements dans ses datacenters

SFR étend ses capacités de stockage dans cinq de ses datacenters. Une volonté qui traduit sa volonté de développer l’offre d’hébergement.

Alors que SFR revendait, en août 2014, son datacenter marseillais à Interxion, l’opérateur annonce aujourd’hui sa volonté d’élargir ses capacités d’hébergement. « Avant l’acquisition de SFR par Altice (finalisée en octobre 2014, NDLR), l’investissement dans les datacenter n’était pas une priorité, reconnaît Vincent Poulbère, directeur marketing et digital de SFR Business, mais ça l’est devenu depuis. Le groupe s’inscrit aujourd’hui dans une volonté d’investir dans nos propres infrastructures de réseaux mais aussi d’hébergement plutôt que de dépendre d’infrastructures tierces. »

Concrètement, l’opérateur va étendre de 2000 m2 les 28 000 m2 aujourd’hui apporté par cinq sites (Bordeaux, Courbevoie, Lyon-Vénissieux, Strasbourg et Val-de-Reuil) sur les sept qu’il compte au total (avec Aubervilliers et Rennes). L’extension se fera par aménagement d’espaces actuellement inoccupés. Particulièrement à Courbevoie, site historique et point fort de l’interconnexion concentrant l’essentiel des entreprises parisiennes. L’endroit bénéficiera d’une nouvelle capacité d’accueil de 1000 m2. Soit la moitié de l’extension totale, le reste étant réparti entre les différents autres sites à raison de 200 à 250 m2 supplémentaires chacun. L’ensemble doit être livré pour commercialisation à la fin du troisième trimestre prochain. SFR ne communique pas sur les montants investis dans l’opération.

L’hébergement complémentaire aux services télécoms

Cette stratégie d’extension permettra à la branche entreprise de l’opérateur de répondre à la hausse de la demande de ses clients. « Un site très connu de e-commerce qui a d’énormes besoins nous a pré-acheté une partie des nouvelles capacités », illustre Vincent Poulbère sans pouvoir citer l’acheteur en question. Notre interlocuteur reconnaît que le groupe commençait à manquer de capacités. « Nous avons donc pris la décision d’investir pour étendre nos infrastructures actuelles. S’y ajoute la volonté de nous développer commercialement. » Notamment auprès des entreprises de taille intermédiaire et PME amenées par les distributeurs parallèlement aux clients habituels que représentent les grandes entreprises et grands comptes.

Un développement qui pourrait aussi profiter des besoins des clients télécoms actuels. « Proposer l’hébergement en complément des services réseau peut avoir du sens pour une entreprise, par exemple en garantissant la qualité des services à travers la maîtrise de bout-en-bout du réseau, explique notre interlocuteur. Manquer de capacité d’hébergement pourrait constituer un frein à l’ensemble de la stratégie télécom et services globalement. Il est très important pour nous d’avoir un réseau performant mais aussi des infrastructures d’hébergement. Tout cela est combiné. »

Marge de progression

SFR Business met notamment en avant sa capacité d’interconnexion avec une centaine d’opérateurs tiers, notamment internationaux. « C’est important pour les clients entreprises qui peuvent recourir à plusieurs opérateurs, mais aussi pour les clients opérateurs qui prennent de la capacité », justifie Vincent Poulbère. Aujourd’hui, le groupe français revendique une centaine d’opérateurs parmi ses clients, qui peuvent installer leurs équipements réseau dans ses datacenters, et entre 200 et 300 entreprises hébergées sur ses infrastructures. Lesquelles disposent encore de marges de progression. « Nous avons dévoilé une première partie, mais on peut aller au-delà », assure le responsable marketing. Qui se refuse à en préciser la capacité. « Notre préoccupation est d’avoir un bon ancrage local car la proximité est importante pour nos clients, précise-t-il. Il faut une bonne capacité localement. »

La stratégie dans l’hébergement a donc vocation à se développer dans le futur. A l’image du groupe Altice dans son ensemble en Europe. Celui-ci dispose également de 6 datacenters chez Portugal Telecom et de 4 autres en Suisse avec le pure player Green. Une offre et une expertise « qui nous permettent de progresser dans la façon de gérer ces activités », conclut Vincent Poulbère. Le poids de l’hébergement est donc appelé à peser davantage dans le développement de SFR.


Lire également

Datacenters en France : croissance soutenue, mais interrogations sur l’énergie
Une IA pour piloter le datacenter du futur ?
SFR ne parvient pas encore à sortir du rouge en 2016

Crédit photo : SFR