Shadow Brokers : la NSA coupable de silence et de négligence

Dans l’affaire Shadow Brokers, la NSA est coupable de négligence et a tenu sous silence ce piratage pendant 3 ans.

L’enquête menée sur le vol d’outils de piratage, ainsi que des failles zero day de la NSA par le groupe Shadow Brokers montre que l’agence américaine était au courant depuis 3 ans de la perte de ces informations. Une négligence d’un des collaborateurs serait à l’origine de cette fuite, rapporte plusieurs sources à Reuters.

Pour rappel, le 15 août dernier, un groupe de hackers appelé Shadow Brokers a annoncé avoir piraté des systèmes informatiques utilisés par Equation, une organisation réputée proche de la NSA. A l’appui de ses affirmations, ce groupe jusqu’alors inconnu a posté deux archives sur des sites de partage. La première, en libre accès, renferme 300 Mo de données, où se mêlent des outils et des techniques pour infiltrer des systèmes.

Une erreur humaine et un silence de 3 ans

Bien évidemment une enquête a été diligentée et on commence à en savoir un peu plus. Selon les sources citées par l’agence de presse, les autorités américaines s’orientent vers le scénario de la négligence d’un des employés de la NSA qui a laissé un des outils d’infiltration sur le PC d’un pirate Russe. Ce dernier aurait trouvé le logiciel en question et ainsi avoir accès à d’autres méthodes de surveillance. La faute aurait été reconnue par le collaborateur qui n’est depuis plus en poste à la NSA.

Pire toujours selon les mêmes sources, la NSA aurait été au courant depuis plus de 3 ans de cette effraction par inadvertance. Mais elle a préféré se taire. Pourtant, les outils dérobés par le groupe Shadow Brokers contiennent des bombes en puissance, comme nous l’évoquions dans plusieurs papiers. Des sociétés comme Cisco, Fortinet ou Juniper ont toutes validé les failles zero day dans leurs produits. La question à laquelle devra répondre la NSA est pourquoi avoir gardé le silence sur ces failles pendant 3 ans ? Surtout que dans les orientations gouvernementales américaines, la NSA doit aider les entreprises à réparer les failles critiques.

Il est probable que, en gardant le secret, la NSA voulait certainement surveiller le trafic Internet pour savoir qui allait utiliser ces outils et vulnérabilités.

A lire aussi :

NoPen, un malware du groupe Equation pour les systèmes Unix

Une faille Shadow Brokers exploitée par des hackers : Cisco a-t-il bâclé le boulot ?

Crédit Photo : Imilian-Shutterstock