Siemens change de patron. Les mobiles toujours en sursis

Klaus Kleinfield remplace Heinrich von Pierer après 12 ans de bons et loyaux services. Le sort de l’activité mobiles n’est toujours pas scellé

Le conglomérat allemand Siemens se prépare à un changement historique. En effet, Heinrich von Pierer à la tête de l’entreprise depuis plus de 12 ans va laisser sa place à Klaus Kleinfield. La passation de pouvoir est stratégique, elle doit permettre à Siemens de régler ses difficultés chroniques, notamment dans la téléphonie mobile.

Cette activité est au centre de toutes les interrogations. Ses parts de marché ne cessent de chutter. Jusqu’à aujourd’hui quatrième fabricant mondial de combinés avec 7,6% de parts de marché, le fabricant s’est fait dépassé au quatrième trimestre par LG. Siemens perd régulièrement du terrain face à la concurrence asiatique, notamment LG. Surtout, la filiale perd régulièrement de l’argent. Depuis plusieurs mois, les rumeurs de restructuration et de cession se multiplient. Le premier défi de Klaus Kleinfield sera donc de décider du sort de cette activité. Il faudra faire vite, les pertes se sont encore aggravées au dernier trimestre. Siemens a vendu 13,5 millions de téléphones portables sur son premier trimestre clos fin décembre, contre 15,2 millions un an plus tôt, et a accusé pour cette activité une perte opérationnelle de 143 millions d’euros. Un véritable puit sans fond disent certains. Mais le conglomérat hésite. Heinrich von Pierer a profité de son dernier conseil d’administration pour indiquer qu’une solution sera trouvée dans les prochaines semaines. « Nous réglerons le problème mais pas dans la hâte », a-t-il ajouté. En novembre, le patron évoquait pourtant une solution pour janvier. Quelles sont les options qui se présentent. Klaus Kleinfield n’aura pas trop le choix. Une fermeture brutale serait très négative en terme d’image, elle est pour l’instant exclue. Siemens pourrait alors se tourner vers une coopération (à l’image d’Alcatel et du chinois TCL) ou le rachat d’un concurrent afin de sortir du rouge. La presse cite comme alliés possibles dans les téléphones le chinois Ningbo Bird et le coréen LG Electronics, qui ont démenti être intéressés, le japonais NEC et un autre chinois, Huawei, qui a indiqué jeudi dans le Financial Times Deutschland vouloir prendre pied sur le marché européen. Le nouveau patron, connu pour ses méthodes « à l’américaine » a prévenu: le succès n’est garanti que si une société est numéro un ou deux sur son marché. Des résultats en progression

Le groupe technologique allemand Siemens a annoncé jeudi des bénéfices supérieurs aux attentes pour son premier trimestre.

Dans un communiqué diffusé avant le début de l’assemblée générale, le groupe de Munich, a annoncé un bond de 38% sur un an du bénéfice net pour le premier trimestre 2005 (entamé en octobre), à 1 milliard d’euros contre 726 millions un an plus tôt. Le bénéfice d’exploitation a crû pour sa part de 5% à 1,433 milliard d’euros, mais le chiffre d’affaires baisse de 1% sur un an à 18,167 milliards.