Silicon Valley Tour – VMware dope toujours l’industrie du stockage

Plus de 80% des applications s’exécuteraient dans un environnement virtuel. Et dans ce monde informatique de plus en plus virtualisé, VMware reste l’acteur dominant. D’o๠la croissance de tout un écosystème technologique auquel n’échappe pas le stockage.

Une plate-forme accélératrice SSD sur stockage existant

« L’explosion des VM dans le système d’information a généré quelques incompatibilités ou inconvénients. Ainsi, 70% des problèmes de performance des machines virtuelles proviennent du stockage et de l’embouteillage au niveau des entrée-sorties  !   » affirme Poojan Kumar, cofondateur et dirigeant de Pernixdata. «  Les spécialistes du stockage répondent qu’il faut ajouter des baies traditionnelles ou all-flash. Le flash est performant, mais revient très cher et n’est pas toujours efficace. En effet, avant de parvenir au stockage, une VM traverse divers matériels et protocoles. »
Créée en 2012 à  San José par cet ancien responsable Produits chez VMware, et son acolyte Satyam Vaghani (ex-directeur technique Stockage chez VMware), Pernixdata tente de répondre à  cette préoccupation. Le principe consiste à  séparer la gestion de la performance du stockage de la capacité de stockage, afin d’accélérer le tout sans avoir à  racheter d’équipement.

Hyperviseur-accélérateur, même en mode cluster
Hyperviseur-accélérateur, même en mode cluster

La plate-forme FVP (Flash Virtualization Platform) de PernixData virtualise les capacités SSD et de mémoire de tous les serveurs et équipements en un pool permettant d’accélérer les lectures et écritures vers le stockage primaire en mode partagé. Cet « hyperviseur flash » installé sous l’hyperviseur sait effectivement fonctionner en mode cluster, maintenant ainsi la possibilité de réplications, migration à  chaud (vMotion), etc. En outre, les écritures peuvent être envoyées à  deux FVP, assurant une haute disponibilité des écritures.
En optimisant les lectures et écritures au niveau du serveur, PernixData réduit sensiblement la latence. Les performances en entrées/sorties peuvent être maintenues avec ajout de SSD ou de mémoire si nécessaire.
Composé de deux éléments : une extension serveur ESXi et le FVP Management Server Service. Ce dernier s’installe en quelques minutes sous Windows avec une base de données SQL Server. Le tout se déploie sur les serveurs sans arrêt de la production. Pernixdata travaille à  une version pour d’autres hyperviseurs, Hyper-V pour commencer.
FVP fonctionne comme un cache accélérateur, «  mais ce n’est qu’une des technologies utilisées. FVP intègre bien d’autres caractéristiques comme le clustering ou de la tolérance aux pannes pour l’accélération en écriture, » précise Poojan Kumar.

Le logiciel Infinio joue à  cache-cache avec la mémoire et le stockage

Créée en 2011, Infinio a déjà  levé 24 millions de dollars des fonds Bessemer, Highland et Lightspeed. Installée à  Cambridge (Massachusetts), elle emploie 45 personnes. Lors de notre visite, Arun Agarwal, son cofondateur et CEO, nous a annoncé que le lancement officiel d’Infinio en Europe aurait lieu lors de VMworld à  Barcelone (du 14 au 16 octobre).
Partageant la vision de la situation difficile du stockage face à  l’explosion des VM, avec le recours à  un suréquipement onéreux et vain pour y remédier, Infinio apporte une solution logicielle et non intrusive pour les environnements VMware.
«  Afin d’accélérer les entrées/sorties sous NFS, Infinio se réserve une quantité de mémoire sur chaque hyperviseur ESXi afin de créer un cache distribué de type SSD, » détaille Arun Agarwal.

Une simple appliance sur chaque hyperviseur
Une simple appliance sur chaque hyperviseur

Pour y parvenir, l’utilisateur se contente d’ajouter une appliance virtuelle ESX qui utilisera 2 vCPUs et 8 Go de RAM et le logiciel joue alors son rôle de cache. Et tout le système peut continuer à  fonctionner à  l’identique: backups, opérations VAAI, migrations à  chaud (vMotion)… Tous les nœuds équipés accèdent au cache partagé et profiter par exemple de la déduplication globale.
L’éditeur annonce un temps de réponse jusqu’à  10 fois plus rapide, une réduction de 65% à  85% des requêtes en lecture sur le stockage primaire, et donc plus de possibilités de traitements sur le même équipement et une durée de vie prolongée pour le matériel de stockage.
L’installation après téléchargement s’effectue en quelques minutes et Infinio est immédiatement opérationnel.
«  Il existe certainement des solutions plus performantes à  travers le monde, » reconnait Arun Agarwal. «  Cependant, notre solution est très simple, facile à  installer en quelques minutes après téléchargement en mode Try and Buy. »
Un téléchargement qui autorise une utilisation complète du produit avec une limite dans le temps.
«  Sans marketing ou publicité spécifiques, nous constatons qu’un tiers de nos clients utilise Infinio pour de la virtualisation de postes clients (VDI), XenDesktop ou Horizon View, » ajoute le CEO, misant sur le décollage de ce segment. «  Une solution apparemment efficace pour accélérer aussi bien les postes de travail que les charges serveur. Dans notre feuille de route, nous allons encore ajuster et optimiser notre algorithme de cache. »
Signe de confiance et de réussite, Infinio a été rejoint par le 3 juin par Scott Davis (ex-directeur technique de VMware), au poste de directeur technique.
Proposé à  499 dollars par socket. Un serveur dual socket sera donc facturé environ 1000 dollars, quel que soit le nombre de cœurs. Soit 2000 dollars pour 3 ESXi en dual sockets, par exemple. Mais l’essai avec toutes les fonctions reste gratuit.

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