Simplivity-HPE : les grandes manœuvres dans l’hyperconvergence ont débuté

En rachetant Simplivity, HPE accélère sur le plan technologique, mais il envoie aussi un signal au marché. La consolidation a débuté dans l’hyperconvergence.

En début de semaine, HPE confirmait la rumeur du mois de novembre sur le rachat de Simplivity. La firme de Meg Whitman a mis 650 millions de dollars sur la table pour s’emparer de la start-up, spécialisée dans l’hyperconvergence. Pour Vincent Malka, analyste Cloud et infrastructure chez PAC-CXP, « cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de HPE de vouloir se focaliser sur la technologie et l’innovation ». Et d’ajouter : « dans l’hyperconvergence, HPE était un peu en retard et voulait donc accélérer dans ce domaine à l’heure de la cloudification de l’IT ». L’analyste fait ici référence au rapprochement Dell EMC, qui permet au constructeur texan de mettre la main sur VMware et l’environnement de convergence VCE, avec sa déclinaison hyperconvergente VxRail.

Une intégration sans nuage

L’intégration de Simplivity ne devrait pas poser de problème. Comme l’a indiqué Antonio Neri, patron de l’activité Entreprise de HPE, dans les deux prochains mois, la solution OmniCube de Simplivity va être certifiée pour les serveurs ProLiant DI380. Au second semestre 2017, HPE devrait accélérer l’intégration de Simplivity sur la base de serveurs ProLiant. « HPE est reconnu pour avoir des serveurs basés sur des standards, il ne devrait y avoir aucun souci sur l’intégration des systèmes hyperconvergés de Simplivity qui reposent beaucoup sur du software », précise Vincent Malka. Cette intégration devrait néanmoins signer, à terme, l’arrêt des systèmes hyperconvergés de HPE, HC 250 et HC 380. De même, la disparition du hardware Omnicube semble inéluctable.

D’autres acquisitions à prévoir

Pour beaucoup, ce rachat signe le début des grandes manœuvres sur le marché de l’hyperconvergence. D’autres acquisitions devraient suivre. Ce marché représente, selon les analystes, un gâteau de 2,4 milliards de dollars. Mais, surtout, il est très fragmenté, avec plusieurs start-up bien positionnées. Nutanix est ainsi devenu en quelques années l’étoile montante de l’hyperconvergence ; la société a de quoi séduire. Elle vient de réussir son entrée en bourse et a de sérieuses ambitions pour devenir une Cloud Company (cf article Nutanix, de la start-up de l’hyperconvergence à la Cloud company). Parmi les autres pépites du secteur, on peut citer Atlantis, Pivot3, Maxta, Scale Computing, HyperGrid, etc.

Des valorisations hautes, des rachats bas

Plusieurs questions restent toutefois en suspens sur d’éventuels rachats : qui sera absorbé ? ; à quel prix ? ; et par qui ? Sur la première interrogation, les analystes penchent prioritairement pour une prochaine acquisition de Nutanix. La jeune pousse a certes de beaux atours, mais le prix de rachat risque d’être un peu problématique. Nos confrères de SiliconAngle soulignent avec justesse que Simplivity a été acquis pour 650 millions de dollars alors qu’au mois de novembre dernier, les rumeurs tablaient sur 3,9 milliards de dollars. Comment expliquer une telle différence ? La croissance du marché de l’hyperconvergence n’est pas remise en cause, mais « il y a trop de poissons dans la mare », peut-on lire sur le média en ligne. Les jeunes pousses pure player seraient donc trop nombreuses à vouloir croquer ce marché, réduisant de ce fait leur valeur.

Mais Simplivity a été aussi impacté par d’autres évènements. La contre-performance de l’action Nutanix depuis son introduction (elle est passée de 45 dollars à 30 dollars) en est un. On peut ajouter à cela la finalisation de la fusion Dell EMC, qui pourrait remettre en cause la revente de la solution logicielle de Simplivity sur les plateformes Dell.

Reste le profil des futurs acquéreurs. Certains acteurs se sont déjà dotés d’outils hyperconvergents, mais pourraient avoir intérêt à participer à la consolidation du secteur. Vincent Malka évoque plusieurs hypothèses :« Huawei a les capacités d’acquérir un acteur sur ce marché de la convergence ». Mais note, dans le même temps, que « Cisco se cherche encore dans le domaine du stockage ». L’équipementier américain a posé les premiers jalons de sa solution hyperconvergente avec Hyperflex. Enfin il ne faudrait pas oublier, parmi les potentiels acquéreurs, IBM ou encore Lenovo et NetApp.

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