'Solutions Linux', 10è: le vent en poupe sur un marché mature

Le 31 mars, le Salon ‘Solutions Linux’ fêtera ses 10 ans (*), inventé par Sacha Dunas. L’occasion de s’interroger sur le chemin parcouru porté par le courant « open source »

Lorsque vous demandez des statistiques sur Linux et son état de santé aux spécialistes du secteur, ils sont tentés d’esquiver la question, en vous demandant: de quoi parle-t-on ? De quel environnement ?

Il existe, certes, des sources de référence, comme les statistiques du cabinet Forrester Research. Milieu 2008, une de leurs études, auprès de 250 entreprises françaises, soutenait que la France était en tête en Europe, en termes d' »adoption de l’open source » par les entreprises.

Sur l’Hexagone, l »open source’ serait actuellement utilisé par une entreprise sur quatre (24%), contre une sur cinq (21%) en Allemagne, loin devant le Royaume-Uni (15% des entreprises).

En perspective, le marché français devrait conserver son avance par rapport à ses voisins, car près de 40% des entreprises françaises déclaraient mi-2008 qu’elles envisageaient de développer ou de continuer à développer en ‘open source’ (contre 34% en Allemagne et 28% aux Etats-Unis).

Les entreprises qui hésitent évoquent principalement la sécurité et leur attachement à leurs plates-formes existantes.

Pour ceux qui ont dit oui à Linux, la motivation la plus explicite concerne les coûts. Mais ce n’est pas tout. Du terme « Linux », on glisse vers le terme ‘open source’ ou « systèmes ouverts’. L’argument touche alors à l’intérêt d’échanger, le principe original des licences ‘GPL’, la valeur ajoutée dans l’intégration et le service au sein d’une communauté.

Cette même étude de Forrester faisait ressortir que l’introduction de Linux dans la plupart des entreprises se fait par étapes. On commence généralement par installer Linux sur des serveurs HTTP ou certains serveurs d’applicatifs de « commodité ». Souvent, il s’agit de la migration d’anciens systèmes Unix plus ou moins propriétaires, que les entreprises souhaitent « ouvrir » pour s’affranchir d’un constructeur.

Quand le ou les déploiements sont concluants, les entreprises tendent à l’élargir à des serveurs d’applications, mais surtout, il faut bien le dire, pour à des applications Web (sites, portails). Ce n’est qu’ensuite que l’on portera des applications critiques sur Linux – des bases de données ou des gestionnaires de contenus.

Là encore, les responsables informatiques sont motivés pour faire migrer des bases de données « propriétaires » vers des plates-formes ouvertes, comme MySQL.

« La part des serveurs Linux s’est clairement affirmée, constate David Feugey, co-fondateur d’ASC Informatique (Troyes) : probablement plus de 80% des serveurs dans le monde Web– alors que la part de Linux est plus anecdotique ailleurs, inférieure à 20%, sur les applications « business » ou applications de gestion« .

Il ajoute: « Nous pouvons déduire la part des installations sur les postes de travail des statistiques des postes clients fréquentant des sites : elle demeure aujourd’hui maginale« .

Et le reste ? « Linux est quasiment installé sur 100% des unités de stockage NAS, des routeurs, des boîtiers ADSL… et même sur la console de jeu PS3. Pour résumer, routeurs, NAS et serveurs Web sont les trois plus gros créneaux de marché de Linux. »

Conclusion ? « Linux est majoritaire quasiment partout sauf là où le nom de l’OS compte (smartphones, PCdesktop, serveurs présents physiquement dans les entreprises). Cependant, beaucoup s’accordent à dire que le prochain créneau porteur de Linux sera la téléphonie« , conclut David Feugey.

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(*) Salon ‘Solutions Linux’, organisé par Tarsus et WEA, 31 mars-1er et 2 avril 2009, Paris Expo, Hall 2.2, Porte de Versailles . Programme, conférences, incriptions.

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