Solutions Linux – Philippe Montargès (Alter Way) : « Une politique Open Source permet de rationaliser les usages »

Philippe Montargès, coprésident de l’opérateur de services Alter Way, s’exprime sur les enjeux d’une politique open source à l’occasion de Solutions Linux 2013.

Présent sur le salon Solutions Linux pour la septième édition consécutive, Philippe Montargès, cofondateur et président de l’opérateur de services open source Alter Way aux cotés de Véronique Torner, précise les enjeux d’une politique open source maîtrisée.

Silicon.fr – Comment a évolué Alter Way depuis sa première entrée au salon Solutions Linux ?

Notre première participation à Solutions Linux date de 2007, Alter Way démarrait avec un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros. L’an dernier, la société a généré un CA de 11 millions d’euros pour un effectif de 120 collaborateurs. En 2013, Alter Way est un véritable opérateur de services et le premier hébergeur open source en France .

La société opte pour un positionnement Devops très fort, notamment autour de Drupal. Son offre de support logiciel libre et d’accessibilité numérique est en forte croissance et ses partenariats stratégiques et technologiques avec des acteurs tels que Capgemini, Acquia, Openstack Foundation et oVirt (projet initié par Red Hat), soutiennent son développement.

Quels sont les principaux enjeux d’une politique open source ?

L’Open Source est désormais présent dans la plupart, voire la totalité des entreprises, mais avec la particularité d’y être arrivé, parfois, de façon « organique », car l’Open Source représente un catalogue de produits efficaces et disponibles immédiatement en toute légalité.

À terme, cela peut poser des problèmes d’urbanisation, de cohérence de systèmes d’information (SI). Dans ces cas-là, une politique Open Source permet de rationaliser les usages en organisant une convergence autour du support.

À l’inverse, dans les entreprises très structurées, les politiques d’achat peuvent bloquer l’accès aux solutions Open Source, car les entités commerciales assurant leur support (qu’il s’agisse d’éditeurs de logciels Open Source ou d’acteurs tiers) n’ont pas accès aux marchés de l’entreprise : l’enjeu d’une politique Open Source est alors d’adapter les processus en place pour que l’entreprise puisse bénéficier des opportunités de telles offres. Ceci concerne le premier versant d’une politique Open Source, pour l’usage de produits « sur étagère » .

Un second versant prend une importance grandissante, qui fait que l’on voit même les grands éditeurs propriétaires comme SAP vanter les mérites de l’Open Source, c’est celui de la réutilisation de code. Cela concerne les éditeurs de logiciels, mais aussi les fabricants de matériel embarquant du logiciel (ce qui de nos jours, est de plus en plus fréquent) ou encore les DSI qui développent des outils internes pour leurs directions métiers.

Dans ces cas-là, il s’agit de définir conjointement une politique s’assurant du respect des obligations des licences Open Source (ce qui peut être assez structurant dans le cas de licences avec obligation de réciprocité – copyleft – comme la GNU GPL), et des processus permettant de tracer les composants pour assurer leur suivi (ce qui est nécessaire pour propager les mises à jour de sécurité) et leur intégration dans l’industrialisation des développements.

Le soutien du gouvernement à l’utilisation des logiciels libres offre-t-il de nouvelles perspectives aux prestataires ?

Oui, concrètement par les marchés de support des logiciels libres (Service des Achats de l’État – SAE et Direction Générale des Finances Publiques – DGFIP). La circulaire Ayrault et la politique en matière d’Éducation numérique crédibilisent l’ensemble de la filière Logiciel Libre. Enfin, les politiques d’achat public évoluent en intégrant systématiquement des réponses avec solutions libres.


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