SSII : Sopra a bien digéré Steria

Comme ses concurrents, Sopra Steria signe un exercice 2016 très positif, marqué par une solide croissance organique et un bond des bénéfices. L’intégration réussie de Steria semble acquise.

Sopra Steria, le groupe né de l’absorption du second par le premier, signe un exercice 2016 de bonne facture. Après une année 2015 consacrée à l’intégration entre les deux sociétés, le dernier exercice est marqué par une croissance organique de 4,4 % du chiffre d’affaires, à 3,7 milliards d’euros. Le résultat net bondit de près de 80 %, à plus de 150 millions. Dans un communiqué, le groupe indique être revenu sur « ses standards historiques de performance », une façon de souligner que la fusion avec Steria est désormais derrière lui.

Il n’en reste pas moins qu’à 8 % (+ 1,2 point par rapport à 2015), la marge opérationnelle de Sopra Steria reste inférieure à celle des deux leaders français sur le marché de services informatiques, Capgemini (à 11,5 %) et Atos (9,4 %). Même si ces deux derniers ont un profil beaucoup plus international que Sopra Steria, ce qui favorise leur rentabilité.

Pour la SSII dirigée par Pierre Pasquier, c’est en effet la France qui demeure le cœur de l’activité. A 1,5 milliard d’euros, le chiffre d’affaires de Sopra Steria dans l’Hexagone progresse, en organique, de 6,7 % en un an (12 % au total), emmené par la bonne santé de l’activité conseil et intégration, le fleuron du groupe.

L’envolée du logiciel pour la banque

Très présente au Royaume-Uni depuis le rachat de Steria, la SSII y enregistre une forte décroissance de son chiffre d’affaires (930 millions d’euros environ en 2016), entièrement due à la baisse de la livre sterling. A taux de change constant, l’activité serait stable. Et présente un niveau de marge conforme à la moyenne du groupe. Le reste de l’Europe bénéficie d’une croissance solide (5,8 % en organique) et contribue au chiffre d’affaires à hauteur de 728 millions. A 5,7 %, la marge s’améliore nettement sur un an, en raison du redressement de l’Allemagne, pays où Steria était en difficulté (la marge y était à zéro en 2015).

Mais le vrai moteur de la croissance de Sopra semble résider dans ses solutions logicielles pour la banque. L’activité Sopra Banking Software progresse en effet de 24,3 % (dont 11,7 en organique), à 351 millions d’euros. La SSII, qui emploie près de 40 000 personnes, indique que la marge de cette activité est restée stable sur un an (à 9,1 %), en raison d’efforts accrus de R&D (14 millions supplémentaires investis par rapport à 2015).

Pour 2017, en raison de certains événements exceptionnels, notamment la création d’une joint-venture entre le ‘Cabinet Office’ britannique et Sopra Steria qui aura un effet négatif sur le chiffre d’affaires outre-manche, le groupe s’attend à une croissance organique modeste (entre 2 et 3 %) pour une marge opérationnelle de 8,5 %.

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