Orange prêt à jouer un rôle dans le dossier Bouygues Telecom

Stéphane Richard entend jouer un rôle majeur dans la recomposition du marché des télécoms en France et accélérer le développement d’Orange à l’international.

Quelques heures avant sa reconduction pour un second mandat de 4 ans à la tête d’Orange par les actionnaires (reconduction validée par le conseil d’administration en mars dernier), Stéphane Richard était l’invité vidéo de Pascal Pogam des Echos ce mardi 27 mai. Il y a brossé un large tableau de l’avenir de l’opérateur et du marché des télécoms français.

Un avenir qui passera de toute évidence par le sort de Bouygues Telecom. Fortement impacté par l’arrivée de Free mobile et par l’acquisition manquée de SFR, l’opérateur du groupe de BTP est l’acteur le plus à même de se faire aujourd’hui racheter. « La recomposition du secteur se fera autour de Bouygues, estime Stéphane Richard, qui y voit une opportunité de nous renforcer et de contribuer à redonner de la stabilité et de la capacité d’investissement au marché. » Bouygues Telecom intéresserait Orange pour « un certain nombre d’actifs dans la partie réseau, les fréquences et aussi les ressources humaines ». Pour le dirigeant d’Orange, « le marché français ne pourra probablement pas continuer avec 4 opérateurs […] sa réorganisation est inéluctable. Si Orange y trouve un intérêt, on est prêt à y jouer un rôle. » Un rôle qui a déjà le soutien d’une partie des syndicats des deux opérateurs.

Un partenariat avec la CDC sur la fibre

A plus long terme, le développement d’Orange se fera sur sa capacité à devenir « le premier opérateur de l’ère Internet ». Autrement dit un opérateur de réseau qui joue sur les services et transforme sa relation client. « C’est l’ambition générale [pour le second mandat du dirigeant] qui implique beaucoup de chantiers en même temps », a indiqué Stéphane Richard.

Parmi ces chantiers, celui du déploiement des réseaux à très haut débit fixes comme mobiles figurent en priorité. Dans ce cadre, le CEO d’Orange a confirmé qu’il réfléchissait à une coentreprise avec la Caisse des dépôts (CDC) pour apporter la fibre optique aux zones intermédiaires (zones pavillonnaires de banlieue notamment) alors que les zones denses seront couvertes par les opérateurs et les zones peu peuplées par les collectivités locales.

Se développer grâce à l’international

Le déploiement des réseaux de nouvelle génération ne seront pas les seuls à nécessiter de lourds investissements (rappelons que le plan fibre du gouvernement visant à couvrir en THD la France d’ici 2022 est évalué entre 25 et 30 milliards d’euros) : la migration vers le tout IP et la virtualisation des réseaux (le pilotage logiciel) va également « nécessiter beaucoup d’investissements ». Un véritable marché en perspective pour les équipementiers (télécom et réseau).

Au plan international, le développement d’Orange passera par sa capacité à intensifier sa présence en Afrique-Moyen Orient, notamment au Maroc et en Irak où l’opérateur, aujourd’hui minoritaire, compte avoir une position majoritaire d’ici l’année prochaine. En Europe, zone où la croissance est stimulé par la convergence fixe-mobile, le groupe cherchera à créer des partenariats dans le fixe sur les zones où il opère dans le mobile uniquement. Comme en Roumanie, a cité en exemple Stéphane Richard. Avec, en ligne de mire, les 300 millions de clients d’ici fin 2015 contre un peu moins de 250 millions aujourd’hui.


Lire également
Consolidation : Orange et Bouygues Telecom discutent
Orange va saisir l’Autorité de la Concurrence sur la fusion SFR-Numericable
L’ADSL low cost s’impose chez tous les opérateurs même Orange