Syntec Numérique veut attirer les start-up avec une adhésion low cost

Le syndicat patronal lance un programme dédié aux start-up et offrant un bouquet de services facilitant le quotidien des dirigeants. Objectif : affirmer sa représentativité parmi l’écosystème des jeunes pousses, en pleine effervescence.

Le Syntec Numérique, la chambre patronale des SSII et éditeurs, a-t-il trouvé la martingale pour attirer en masse les start-up du numérique ? Le syndicat professionnel lance aujourd’hui un programme baptisé ‘5 000 startups’, voué à accompagner ces entreprises dans leur quotidien. « Tout le monde s’occupe aujourd’hui de financement des start-up, mais ces jeunes pousses sont aussi des entreprises avec des problématiques juridiques, de droit social, de gestion des risques ou de gestion des cotisations, note Bruno Vanryb, administrateur du Syntec Numérique qui prend la présidence de ‘5000 startups’. Les start-up sont laissées à l’abandon sur ces sujets. Notre programme vise à leur offrir un ensemble de services et de soutiens permettant de les accompagner à 360° dans tous ces domaines. » Guy Mamou-Mani, le président de Syntec Numérique (en photo), renchérit : « En France, il y a une obsession pour la levée de fonds. Mais il ne faut pas oublier le quotidien de l’entreprise. Et, dans notre pays, celui-ci est très, très lourd. »

200 euros par an

Concrètement, rejoindre le programme se traduit par une adhésion de plein droit à Syntec Numérique, mais à un tarif préférentiel : 200 euros par an (environ 100 euros en 2015). Seule condition, réaliser moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires annuel et avoir une activité reliée au numérique. Une adhésion low cost, le tarif étant plus de deux fois inférieur au prix normal pour une structure de cette taille. « Au tarif habituel, l’offre n’aurait pas été forcément accessible aux start-up, qui rognent sur tous les coûts », observe Clotilde Chalot, co-fondatrice de NoMadMusic, plate-forme créée par la jeune pousse Digital Music Solutions. En adhérant à ‘5000 startups’, une société accède à un bouquet de services, conçu par Syntec Numérique et ses partenaires. Certains sont gratuits. Citons notamment :

– un guichet unique (numéro de téléphone et adresse mail) répondant aux questions de ces entrepreneurs ;
– une centaine de contrats types (permettant d’économiser en frais d’avocats) ;
– deux consultations gratuites d’avocats (une en droit social, l’autre en droit non social) ;
– un diagnostic d’éligibilité au Crédit impôt recherche (CIR) ;
– un audit de pré-labellisation à Truxt, qui permet de garantir la capacité opérationnelle des TPE et PME lors des appels d’offre des grands groupes.

En complément, Syntec Numérique met à disposition des start-up des packages de services négociés avec ses partenaires, à des tarifs préférentiels. Notamment une assurance CIR fournie par Neotech Assurances, « et protégeant la start-up des interprétations de Bercy », dit Bruno Vanryb. Une façon de couvrir le risque de contrôle fiscal que court toute entreprise bénéficiant du CIR. Le même assureur propose une assurance responsabilité civile et responsabilité du dirigeant (1 500 euros par an). « Face à la complexité et aux tarifs de ces produits, la plupart des dirigeants d’entreprise habituellement renoncent », note l’administrateur de Syntec Numérique. S’y ajoutent une mutuelle pour les dirigeants (fournie par Audiens / Malakoff Médéric) et un service de labellisation Truxt (Exaegis).

La représentativité de Syntec Numérique

Le dispositif à proprement parler doit être complété par une convention annuelle, impliquant les incubateurs et clusters de France. Bruno Vanryb compte d’ailleurs bien sur ces relais pour faire décoller l’initiative : « Le Syntec ne vend rien et n’est donc pas concurrent de ces incubateurs qui, rappelons-le, sont des entreprises subventionnées ou non. Notre programme propose qui plus est des services complémentaires de ceux offerts par ces incubateurs. »

Le Syntec Numérique se fixe pour objectif de réunir plusieurs centaines de start-up dans le courant de l’année. Diverses estimations évaluent à 15 000 le nombre de start-up dans l’Hexagone, dont 5 000 à 7 000 travaillant dans le numérique. « Ce programme s’inscrit dans l’évolution naturelle de notre organisation et dans celle de sa représentativité », dit Guy Mamou-Mani, qui reconnaît que, aujourd’hui, l’adhésion de ces jeunes pousses à Syntec Numérique « n’est pas naturelle ». Le chambre patronale affirme compter aujourd’hui 300 start-up parmi ses plus de 1 500 entreprises adhérentes.

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