Tarifs, fonctionnalités : Google déclare la guerre à AWS sur le Cloud

Google mise sur une sérieuse baisse des prix de ses offres, ainsi que sur l’arrivée de nouvelles fonctionnalités, pour bousculer le leader du Cloud public aujourd’hui : Amazon.

Le Google Live Platform Live, qui se tient en ce moment à San Francisco, permet à la société de Larry Page et Sergey Brin de montrer ses muscles sur un marché où il a affaire à fortes parties : le Cloud public. Premier argument utilisé par Google pour tenter de bousculer AWS, l’actuel leader de ce marché : le prix. « Au cours des 5 dernières années, les coûts des matériels ont diminué de 30 à 30 % par an, mais les tarifs du Cloud public n’ont, eux, baissé que de 8 % par an », explique la société dans un billet de blog. Mis sur le marché en décembre dernier, Compute Engine, l’offre permettant de faire fonctionner des VM sur les datacenters de Google, voit ainsi ses tarifs baisser de 32 %, quelles que soient la région considérée ou la taille de l’instance. L’instance la plus basique (un cœur, 3,75 Go de mémoire) démarre à 0,077 dollar de l’heure pour un hébergement en Europe.

De son côté, App Engine, le Paas maison, bénéfice d’un rabais de 37,5 % (accompagné d’importantes baisses de prix sur certaines fonctions, comme la persistance Datastore, ou de la gratuité d’autres options). L’offre de stockage est désormais vendue à un prix unique : 2,6 cents par Go. Enfin, BigQuery, l’outil de Big Data, voit ses tarifs d’usage à la demande chuter de 85 %. Autant de modifications censées bousculer AWS et qui entreront en vigueur le 1er avril.

Des rabais face aux instances réservées d’AWS

Google Compute EngineSurtout, Google propose un nouveau modèle de prix pour les applications fonctionnant durablement sur le Cloud. « Des remises sont offertes dès que vous utilisez une VM plus de 25 % du temps sur un mois », précise Google. La société publie un graphique que nous reproduisons ci-contre montrant l’effet combiné de la baisse des prix des VM et de la mise en place des rabais.

L’arrivée de cette logique de rabais constitue une réponse aux offres d’instances réservées mises en place par AWS, jusqu’alors bien moins coûteuses pour des applications fonctionnant en permanence. « Vous bénéficierez automatiquement de remises pour les usages prolongés sans contrats à long terme, sans dépendance commerciale, sans coûts préalables. Ainsi vous obtenez le meilleur prix et la meilleure performance sans avoir besoin d’un docteur en finance », explique Urs Hölzle, le vice-président de Google pour la plate-forme, assemblage de technologies servant tant les besoins internes de l’entreprise que ses clients sur le Cloud public. Une sortie qui vise clairement le modèle de pricing de l’activité Cloud d’Amazon… et sa complexité.

Si Google a choisi l’axe tarifaire pour tenter de bousculer son rival, il annonce également l’arrivée de nouvelles fonctions, permettant le plus souvent aux solutions maison de combler leur retard par rapport à AWS. « Nous n’en sommes encore qu’au début du chemin, mais nous voyons clairement la voie qui rendra les développeurs bien plus productifs », assure Urs Hölzle. Parmi les nouveautés, signalons : l’intégration du logiciel de gestion de versions Git et du service web associé (GitHub) ; la fonction Managed VMs qui permet de déployer simplement une application depuis App Engine vers une instance managée de Compute Engine et assurant un rapprochement des fonctions du Iaas et du Paas ; ou encore le support d’instance Windows Server 2008 R2, Red Hat Enterprise Linux et Suse Linux Enterprise Server sur Compute Engine.

Big Data temps réel : la réplique de Google

Enfin, en forme de réponse directe au Kinesis d’Amazon, Google met sur le marché BigQuery Streaming, offre permettant de réaliser de l’acquisition et de l’analyse de grands volumes de données en temps réel. Cette solution Big Data encaisse jusqu’à 100 000 enregistrements par seconde et par table, selon Google. Les requêtes à la demande coûtent 5 dollars par To. Et une capacité de 5 Go/s réservée au mois revient à 20 000 dollars.Chez Amzon, la tarification de Kinesis couple un accès horaire au service (0,015 dollar pour une heure avec 1 Mo/s en entrée et 2 Mo en sortie) et un coût au volume de données (0,028 dollar par million d’entrées de données).

Urs Hölzle promet d’autres avancées lors de Google I/O, événement qui se tiendra en juin. Des fonctions d’autoscaling (permettant d’ajuster les capacités d’une VM à la charge du moment) sont ainsi très attendues. Et apparaissent comme indispensables pour espérer contrer efficacement AWS… mais aussi Microsoft Azure.

En complément :

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