Une Task Force digitale pour les projets numériques de Washington

Washington veut tirer les leçons du fiasco du lancement de son portail d’assurance-maladie pour tous. L’administration vient donc d’installer une équipe dirigée par un ancien de Google pour éviter ce genre de problème.

Barack Obama en avait fait son grand projet pour sa mandature. La réforme de l’assurance-maladie avait réussi à passer les différents écueils législatifs, mais elle a eu plus de mal à passer le cap de la mise en place du portail découlant de cette politique, Healthcare.gov. Cafouillages, lenteurs, le gouvernement avait recensé au démarrage le 1er octobre pas moins de 200 bugs sur le site web. Petit à petit, les erreurs ont été réparées et l’administration a même changé d’hébergeur en passant de Terremark à HP.

Le gouvernement fédéral s’est laissé du temps pour prendre un peu de recul et analysé les différentes erreurs. Le fruit de cette réflexion se résume dans un billet de blog sur le site de la Maison Blanche. Il est écrit par Steve VanRoekel et Todd Park, respectivement CIO et CTO de l’Etat fédéral, ainsi que par Beth Cobert, responsable du budget. Ils annoncent la création de l’« U.S. Digital Service » (USDS), une structure qui sera en charge « d’appliquer la technologie de manière plus intelligente, plus efficace et d’améliorer la prestation de services ». Les responsables soulignent que « ce service sera composé d’une petite équipe de talents du numérique de ce pays. Ils vont travailler avec les agences gouvernementales pour éliminer les barrières et fournir un niveau de service exceptionnel ».

Un ancien de Google comme pilote

A la tête de cette équipe, l’administration américaine a nommé Micky Anderson, un ancien de Google, mais surtout un des experts qui est venu au chevet du portail Healthcare.gov. Il disposera d’un double titre au sein de l’USDS, CIO et administrateur. Les autres membres de l’équipe ne sont pas connus, mais les profils sont variés allant des achats, des ressources humaines à la finance. Au démarrage, cette entité sera dotée d’un budget de 7 millions de dollars en 2014. Une enveloppe qui a vocation à grossir en 2015 pour atteindre 20 millions de dollars et une équipe de 25 personnes, selon nos confrères de Diginomica.

Par ailleurs, ce « service numérique » va collaborer étroitement avec un organisme existant, 18F, un groupe de techniciens en charge de créer le gouvernement du 21ème siècle. Chacun aura des rôles distincts, l’USDS sera plus force de proposition et chargée des orientations stratégiques tandis que 18F devrait assurer la mise en œuvre technique et opérationnelle. Pour aider les deux organismes dans leurs démarches, le gouvernement vient de publier deux documents, inspirés des meilleures pratiques dans les secteurs privé et public.

Des bonnes pratiques en hors d’œuvre

Le premier document s’intitule Digital Service Playbook et propose 13 règles de base pour lancer un projet numérique. Pêle-mêle, on peut citer : comprendre les besoins utilisateurs, faire simple et intuitif, automatiser les tests et les déploiements, nommer un chef de projet, choisir des briques technologiques modernes, etc… Le second document s’appelle TecFAR Handbook et donne des conseils aux agences pour avoir une approche plus agile sur les achats et la passation des contrats fédéraux.

Crédit Photo @ Moon Light PhotoStudio

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