L’Amérique latine, terre promise de Telefonica

Telefonica en Amérique Latine

Bousculé par la crise économique qui secoue l’Espagne, le groupe Telefonica va chercher la croissance et la rentabilité dans les pays émergents d’Amérique latine.

Espagne, Europe et Amérique latine. Pendant des années, le groupe Telefonica, géant hispanique des télécommunications, reposait sur ces trois leviers de croissance. Mais depuis 24 mois, la société dirigée par César Alierta a décider de simplifier sa structure avec d’une part le vieux continent, englué dans la crise économique, et d’autre part l’Amérique latine et ses pays émergents, à la fulgurante croissance.

Historiquement présent en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Italie, Telefonica génère encore plus de la moitié de son chiffre d’affaires en Europe. Mais ces régions déjà matures connaissent une forte intensité concurrentielle et une baisse de leurs marges.

En Espagne par exemple, où la crise économique est particulièrement sévère, le chiffre d’affaires de Telefonica a reculé de plus de 11 % ces douze derniers mois, à 7,7 milliards d’euros. Dans le même temps, le chiffre d’affaires en Amérique latine a progressé de 7 % pour atteindre près de 15 milliards d’euros !

Une croissance insolente qui s’explique notamment par l’engouement des consommateurs pour l’internet mobile. Sur ses 208 millions de clients dans le monde, 173 millions sont équipés d’un téléphone mobile. En Amérique latine, la data représente déjà 29 % du chiffre d’affaires de Telefonica, et la démocratisation des smartphones pourrait encore renforcer ce chiffre.

Selon les analystes, le trafic internet mobile de l’opérateur devrait quintupler, avec un taux de croissance annuel de 49 %.

La 4G en Amérique latine

Pour soutenir ces nouveaux usages, Telefonica a ouvert ses premiers réseaux 4G LTE à Puerto Rico, en Uruguay et en Colombie et multiplie les tests en Argentine, Bolivie, Chili, République Dominicaine, Nicaragua, Mexique, Pérou et surtout au Brésil, où la société vient d’investir 408 millions d’euros pour obtenir une licence 4G dans la bande de fréquence de 450 MHz.

Sur les 14 implantations sud-américaines, le Brésil apparaît d’ailleurs comme la priorité de Téléfonica. Avec un chiffre d’affaires de 6,9 milliards d’euros, c’est désormais le second marché de l’opérateur. Et avec un parc de 91 millions de clients, le marché brésilien devrait prochainement dépasser l’Espagne, marché historique de Telefonica.

Directeur de la filiale sud-américaine de Telefonia, Santiago Fernandez Valbuena a d’ailleurs décidé d’implanter ses bureaux à Sau Paulo, capitale économique du Brésil, d’où il dirige l’ensemble des activités d’Amérique latine. Telefonica a également décidé de construire un immense centre de données à Santana de Parnaíba, toujours au Brésil, pour suivre l’activité des clients de l’ensemble du sous-continent.

Implanté en Amérique Latine dès le début des années 90, Telefonia a réalisé de lourds investissements dans la région. En une vingtaine d’années, l’opérateur a dépensé pas moins de 110 milliards d’euros dont 5,3 milliards d’euros pour la seule année 2011. Mais cet effort sans précédent commence à payer puisque l’Amérique Latine génère désormais plus de 3 milliards d’euros de bénéfices et contribue à hauteur de 44 % du résultat net d’un opérateur bientôt plus sud-américain.. qu’européen.

Article original publié par Monica Tilves sur SiliconWeek. Traduit de l’Espagnol par Jérôme Bouteiller.

Telefonica en Amérique latine
Telefonica en Amérique latine.

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