Télégrammes : Une poignée de dollars pour Tor, Skype cache les IP, Verizon rejoint le projet ONOS, 1,5 milliard de personnes à connecter.

Avant de vous précipiter sur le mea culpa de Nicolas Sarkozy, un petit tour par les télégrammes du soir s’impose.

  • Tor récolte un peu plus de 200 000 dollars. Le réseau d’anonymisation avait lancé en novembre dernier une campagne pour récolter des fonds, et prendre ainsi ses distances avec les autorités publiques. Tor est à l’origine un projet de la marine américaine, soutenu par la suite par la DARPA. Le gouvernement américain reste le principal bailleur de fonds du réseau d’anonymisation. En 2013, Tor a reçu plus de 1,8 million de dollars de celui-ci, soit environ 75% de son budget annuel (2,4 millions de dollars). Aujourd’hui le projet Tor annonce avoir reçu 205 874 dollars en 1 mois et demi auprès de plus de 5200 donateurs. Certes cette somme ne suffit pas à garantir l’indépendance, mais les responsables du projet considèrent cela comme un encouragement et un premier pas. La campagne reste ouverte sur Kickstarter.
  • Skype cache par défaut les adresses IP. La filiale de Microsoft répond enfin à une vieille demande des experts en sécurité. Des chercheurs de l’INRIA et l’Institut Polytechnique de New York avaient alerté en 2010 le service de VoIP que le fait de laisser en clair les adresses IP des utilisateurs permettait de les tracer géographiquement et même de pouvoir passer de brefs appels sans laisser de traces au sein de Skype. Microsoft a donc décidé de remédier à ce problème en livrant une mise à jour de Skype où le masquage de l’adresse IP est réalisé par défaut. La firme de Redmond explique son initiative tardive par le risque d’attaques par déni de service via les adresses IP.
  • Verizon rejoint ONOS. ONOS, le projet de développement d’un OS réseau Open Source SDN (Software Defined Networks) destiné aux fournisseurs de services, séduit de plus en plus d’acteurs. Dernier en date : l’opérateur Verizon. Il rejoint son compatriote AT&T, ainsi que China Unicom, NTT Communications, SK Telecom et des équipementiers comme Ericsson, Huawei, Ciena, Intel ou Nokia (via Alcatel-Lucent). L’objectif du projet soutenu par la Fondation Linux est notamment de fournir des plates-formes SDN et des outils de virtualisations des fonctinos réseau (NFV) pour accélérer la production et le déploiement de services. Une architecture qui vise notamment à accélérer l’adoption de la 5G.
  • Connecter 1,5 milliard de personnes. A l’occasion du Forum économique mondial de Davos, la commission « Le large bande au service du développement durable » de l’ONU a présenté un nouveau partenariat visant à connecter 1,5 milliard de personnes d’ici 2020. Il faut savoir que seules 3,2 milliards de personnes ont actuellement accès à Internet. Et le taux de pénétration du réseau mondial dans les 48 pays les moins développés ne dépasse pas les 10%. L’objet du projet est donc d’accélérer le déploiement du réseau dans les zones où les habitants en ont le plus besoin aujourd’hui. Mais connecter 60% des habitants de la planète aura un coût. Selon l’Union Internationale des Télécoms (UIT), les investissements nécessaires aux déploiements d’infrastructures et de services adéquats s’élèvent à 450 milliards de dollars. Les Etats, s’ils veulent atteindre cet objectif, devront faire preuve de la meilleure volonté…
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