Tourmente chez Altice: Patrick Drahi veut rassurer les marchés et stimuler SFR

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Malmené en Bourse, Altice doit démontrer ses capacités de redresser la barre des finances et de relancer l’attractivité des offres SFR.

Au regard des turbulences en Bourse, Patrick Drahi reprend les commandes opérationnelles du groupe Altice (incluant SFR) après le départ du CEO Michel Combes survenu sur fond de publication de résultats financiers jugés décevants.

La semaine est éprouvante sur les marchés : Altice peine à freiner la baisse du cours de son titre : l’action, qui avait rebondi de 8% hier, est retombée de 4% ce jeudi.

En six mois, la capitalisation du groupe télécoms est passée de 36 milliards d’euros à moins de 15 milliards d’euros à la Bourse d’Amsterdam. Il va falloir stopper l’hémorragie.

Mercredi (15 novembre), le fondateur du groupe télécoms et son directeur financier Dennis Okhuijsen ont tenté de rassurer les investisseurs dans le cadre d’une conférence Technologies, Médias et Télécommunications organisée par la banque d’affaires Morgan Stanley à Barcelone.

L’étendue des dégâts est importante : la priorité sera donnée au désendettement du groupe (50 milliards d’euros) « pour revenir aux fondementaux ».

Les options de nouvelles acquisitions entre l’Europe et les Etats-Unis seront écartées et des cessions d’actifs non stratégiques comme des relais télécoms (« tours ») pourraient survenir pour dégager un peu de marge de manoeuvre.

Le ton a changé. Il y a un an, à la même période, Dennis Okhuijsen considérait dans Les Echos que la dette (« un chiffre important en valeur absolue ») ne présentait « aucun risque ». « On peut emprunter de l’argent à long terme et on n’a pas d’obligation de rembourser vite », évoquait-il à l’époque.

Mais, fondamentalement, la vision de convergence entre les télécoms et les médias ne change pas.

La nomination d’Alain Weill au poste de P-DG de SFR à la place de Michel Combes est un signe dans ce sens.

Néanmoins, les ambitions d’Altice dans l’acquisition de droits sportifs devraient être réduites, tout comme la volonté de déployer la fibre optique partout en France.

SFR : le marketing et la relation clientèle qui fâchent

Patrick Drahi estime que la tempête boursière n’est due qu’à des performances financières qui manquent de souffle et d’une Bourse qui surréagit. En particulier en scrutant le cas de SFR en France.

Selon Les Echos, le dirigeant du groupe s’est exprimé mardi (14 novembre) devant les salariés de l’opérateur français pour tenter d’endiguer les inquiétudes.

« Nous savons exactement où nous allons et comment y aller. Nous travaillons pour mettre en place un plan opérationnel, simple, concret et rétablir l’ensemble des process clients qui ne fonctionne pas. »

Sur fond de restructuration (qui va aboutir au départ d’un tiers des 15 000 salariés de l’opérateur), les équipes devront quitter le siège installé à Saint-Denis (93) pour aménager progressivement dans un nouveau complexe situé dans le quartier Balard (15éme arrondissement de Paris), qui regroupera les ressources télécoms et médias.

Là aussi, en France, quelques priorités vont changer comme le timing de remplacement de la marque SFR par Altice, qui devait progressivement se produire en France sur le premier trimestre 2018 et qui sera décalé.

Un autre point plus préoccupant demeure : la fuite des clients. « On vend mal nos produits et on ne s’occupe pas assez bien de nos clients », a évoqué Patrick Drahi lors de la conférence à Barcelone.

Depuis le rachat par Patrick Drahi de SFR en 2014, l’opérateur a perdu 1,6 million de clients sur le mobile et plus d’un demi-million sur le fixe, rappelle Europe 1.