Tribune : sauvegardes, il faut s’y prendre autrement

Trop de logiciels de backup ou pas la moindre sauvegarde en place ? Des fichiers endommagés ou impossibles à restaurer ? Il est temps de changer de méthode. Une tribune signée Raphaël Feddawi d’AntemetA.

1 – Cartographier l’existant

Tout commence par une collecte d’informations, une photographie de l’existant. L’interview des décideurs permet de trier le bon grain de l’ivraie, d’évacuer les types de fichiers qui ne sont pas indispensables aux activités de l’entreprise ni à la production informatique. Ressemblant de près à un plan d’urbanisation d’une ville, cette étape s’avère fondamentale pour maîtriser la conduite du changement du plan de sauvegarde. Elle s’appuie sur des outils d’audits ou sur un reporting précis, parfois généré par les solutions en place dans l’entreprise, une base de connaissances ou une application métier. L’essentiel ? Ne rien oublier d’important pour la continuité d’activité. La sauvegarde optimisée est celle qui prend en compte les idées et les documents nécessaires à la poursuite des activités cruciales.

2 – Classifier les données

Il s’agit là de décomposer les données cartographiées en quelques familles, par exemple Platinium, Gold et Silver, en fonction de leur position stratégique et de leur impact relatif sur le business de l’entreprise. Lors de cette étape, les personnels concernés sont toujours impliqués. La DSI est également associée à cette classification, car elle impacte les modalités de sauvegardes faites par la suite. En ce sens, la classification des données permet d’aligner les moyens retenus pour protéger les informations, sur la stratégie même de l’entreprise. Ainsi, les données Platinium seront-elles sauvegardées trois fois (une première sauvegarde dans le datacenter de l’entreprise, une deuxième sur un site distant, et une troisième sur bande) ; les données Gold seront sauvegardées deux fois, et les données Silver une seule fois. Cette approche a une incidence directe sur l’espace disque nécessaire et utilisé. La classification présente cependant un avantage de taille : les données prioritaires seront restaurées plus facilement et plus rapidement en cas de besoin.

3 – Bâtir la solution

Les critères de niveaux de services une fois précisés, il faut bâtir la solution optimale. Pour que les sauvegardes soient un succès, il est nécessaire de bien dimensionner l’infrastructure du datacenter, au niveau des baies de stockage, du réseau et des serveurs. Souvent, la virtualisation vient simplifier l’infrastructure et réduire les coûts. Cette couche d’abstraction entre la gestion de données et les équipements matériels permet de réutiliser autant que possible, les baies en place dans l’entreprise. Autre source d’optimisation, la déduplication des fichiers, voire des blocs de données sera menée à la source ou sur un serveur de médias. En fonction des mises à jour et de la nature des informations, cette technique réduit considérablement le volume des sauvegardes. Cela a deux effets bénéfiques : d’une part, la fenêtre de sauvegarde se réduit, ce qui permet de libérer le réseau ou bien d’augmenter la fréquence des sauvegardes. D’autre part, le volume nécessaire sur les supports de sauvegarde est également moins important qu’avec des sauvegardes traditionnelles.