Twitter coupe l’analyse des tweets aux renseignements US

Selon la presse américaine, Twitter a demandé à Dataminr, un moteur d’analyse des tweets, de bloquer son accès aux renseignements américains.

Décidément les relations entre les autorités américaines et les géants de l’IT ne sont pas au beau fixe. Après les crispations d’Apple au sujet de l’accès par le FBI d’un iPhone, c’est au tour de Twitter de monter au créneau. Selon le Wall Street Journal, le site de micro-blogging a demandé à son partenaire Dataminr, moteur d’analyse de tweets, de couper l’accès à son service pour les services de renseignements.

Concrètement Dataminr est une start-up qui a été fondée en 2009, dont Twitter est actionnaire à hauteur de 5%. Mais surtout, elle est la seule à avoir accès à l’ensemble des messages circulant sur Twitter. Elles proposent ses services à plusieurs sociétés et dans plusieurs secteurs d’activité, comme la finance, le secteur public, la sécurité publique, etc. Une mine d’or pour les agences de renseignement américaines notamment dans le cadre d’évènements terroristes. Pour le quotidien américain, la détection des signaux faibles permet d’identifier des menaces terroristes.

Un investisseur nommé CIA

Mais si Twitter est conscient du potentiel de l’analyse en temps réel des tweets, la société refuse que cette technologie se fasse pour surveiller les individus. « Dataminr utilise les Tweets publics pour vendre des alertes et des informations en temps réel à des entreprises comme le Dow Jones, société mère du Wall Street Journal, ou à des agences gouvernementales comme l’Organisation mondiale de la santé. Ces informations ne sont pas destinées à être utilisées à des fins de surveillance », a expliqué Twitter dans un communiqué et d’ajouter pour lever l’ambiguité que « nous n’avons jamais autorisé Dataminr ou un tiers à vendre ces données à un organisme gouvernemental ou à une agence de renseignement à des fins de surveillance ».

Reste que cette tension s’explique aussi par la présence au capital de Dataminr du fonds d’investissement, In Q Tel, détenu par la CIA, comme le précise The Intercept. Le fonds avait obtenu la mise en place d’un projet pilote assure le Wall Street Journal, mais à la fin de la période d’essai, Twitter a demandé à Dataminr de ne pas poursuivre ce partenariat.

A lire aussi :

Twitter redresse la barre, sans doper son nombre d’utilisateurs
Twitter se cherche un nouveau souffle… chez les développeurs

Crédit Photo : Denys Prykhodov-Shutterstock