Ubisoft souhaite rester indépendant. Mais…

L’option Electronic Arts, ou celle d’une tierce entreprise, n’est plus considérée comme impossible

Doucement, l’état d’esprit de l’éditeur de jeux-vidéos Ubisoft évolue. En décembre 2004, l’entrée surprise du leader mondial Electronique Arts dans le capital du français à hauteur de 19,8% était considéré comme

« hostile », l’éditeur refusant d’être mangé tout cru par l’américain devenu premier actionnaire. Aujourd’hui, Ubisoft réaffirme son souhait de rester indépendant: « Nous aimerions continuer à être indépendants parce que c’est la meilleure solution, notamment pour nos actionnaires. La visibilité de notre chiffre d’affaires et de notre marge nette est bonne. Il n’y a pas de problématique de croissance hors dilution. Alors pourquoi aller vendre aujourd’hui ? » explique Yves Guillemot, p-dg de l’éditeur dans un entretien paru dans la Tribune. Mais il laisse la porte ouverte. Des contacts avec Electronic Arts ont ainsi eu lieu. : « Nous nous parlons de temps en temps mais là, par exemple, nous n’avons eu aucun contact depuis plusieurs semaines », tout en précisant que les prix proposés par le groupe américain ne le satisfont « pas du tout ». D’ailleurs, une troisième option reste possible: celle d’un rapprochement avec un autre éditeur, voire un groupe de divertissement tel que Disney, Fox ou Time Warner. Une telle approche lui permettrait par exemple d’acquérir des licences dépendantes d’Hollywood. « C’est une solution qui pourrait être, pour nous, assez intéressante. Cela pourrait accélérer le développement d’Ubisoft », explique Yves Guillemot. Autre possibilité, celle évoquée par les Echos en février dernier. Selon le quotidien d’information économique, Ubisoft aurait contacté le fonds américain Elevation Partners. Composé de six membres, ce fonds serait en train de boucler son financement à hauteur de 2 milliards de dollars. La surprise dans cette information provient de la composition du fonds, qui parmi ses membres compte une figure des jeux vidéo qui est loin d’être un inconnu : John Riccitiello. Ce dernier a été le président et chief operation officer d’Electronic Arts, qu’il a quitté en avril 2004 afin de monter son fonds ! A l’époque, le porte-parole d’EA avait déclaré que « John a fait d’EA l’un des plus performants de l’industrie des loisirs« . Enfin, l’option d’un retrait d’Electronic Arts n’est pas impossible. « Nous pourrions également céder les actions à une date ultérieure. (?) Si quelque chose devait se passer, nous nous attendons à ce que cela se fasse avec l’entière coopération d’Ubisoft« , expliquait en janvier dernier Warren Jenson, directeur financier d’Electronic Arts. Ubisoft a aujourd’hui plus de latitude pour prendre en main son destin. Ses résultats sont en hausse avec un chiffre d’affaires au premier trimestre 2005, son quatrième fiscal, qui bondit de 50% à 221 millions d’euros. Pour les résultats de l’exercice clos le 31 mars, qui seront publiés le 16 juin, UbiSoft confirme ses prévisions, avec un résultat d’exploitation qui sera compris entre 40 et 45 millions d’euros. Avec surtout un cash flow opérationnel hors acquisitions qui devrait être étendu à plus de 50 millions d’euros.