Unisys vient à Linux, n’en déplaise à ses partenaires

Le constructeur de serveurs, fidèle partenaire de Microsoft, annonce qu’il « doit proposer Linux pour répondre à la demande de certains de ses clients ». Contraint et forcé?

Unisys met beaucoup de précautions à faire savoir qu’il va proposer ses serveurs ES 7000 sous Linux. Comme s’il s’agissait de braver une transgression. Jusqu’ici le constructeur a toujours été fidèle à Microsoft, et à Windows, notamment pour soutenir ce que d’aucuns ont longtemps considéré comme une gageure: des configurations du type « mainframes » sous Windows. Joe McGrath, président du groupe, a tenu à se justifier: « Ce fut une rude décision à prendre. Nous ne voulions pas mettre en danger notre partenariat avec Microsoft », a-t-il souligné. Mais le fait est que des clients, en particulier dans l’administration ou des sociétés de services financiers, ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas des systèmes serveurs ES 7000 «  » Interrogé par le Wall Street Journal, le directeur de la division Windows Server chez Microsoft, Jeff Price, rétorque que Windows croît fortement sur tous les serveurs et que la décision d’Unisys vise plutôt à se dégager d’une offre Unix propriétaire. D’ailleurs, les configurations du constructeur permettent de faire cohabiter Windows et Linux sur le même système. Unisys tire 80% de ses revenus des services informatiques, et non de la vente de matériels. Et selon certains analystes, environ un quart de 1,22 milliard de ventes de matériels provenaient en 2003 de serveurs ES 7000 sous Windows. Le cabinet d’études IDC positionne Unisys comme numéro un sur le créneau des serveurs sous Windows coûtant plus de 50.000 dollars.