USI : une première journée sous le signe de l’innovation

USI

Cabinet de conseil et de réalisation IT, OCTO Technology organisait cette semaine une nouvelle édition de sa conférence USI (Unexpected Sources of Inspiration), un rendez vous de haut niveau réunissant de nombreuses personnalités du numérique et de l’internet.

Comme chaque année, le cabinet de conseil technologique OCTO a lancé sa conférence USI (Unexpected Sources of Inspiration), un rendez vous de haut niveau réunissant de nombreuses personnalités du numérique et de l’Internet.

La première journée a particulièrement mis l’accent sur le thème de l’innovation avec la présence du consultant Patrick Dixon, qui a développé sa vision du « futur » dans la laquelle il développe le concept des « 6 grands piliers d’avenir de nos sociétés » (Fast / Urban / Tribal / Universal / Radical / Ethical) ainsi que les réponses que devront apporter les innovations de demain.

Pour illustrer par exemple le premier point « Fast » Patrick Dixon met en avant une exigence toujours plus grande de réactivité dans l’utilisation d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone pour consulter une page web ou utiliser une application. « Les internautes ne sont plus capables d’attendre au delà de 5 secondes le chargement d’une page web. Et dans quelques années, ce délai pourrait se réduire à 2 secondes. L’innovation de demain doit savoir s’adapter et apporter des solutions à cette envie toujours plus grande de réactivité dans notre expérience utilisateur sur les canaux digitaux. » a expliqué le consultant.

Former et accompagner les salariés à l’innovation

Cette première conférence a permis de positionner clairement l’innovation comme un sujet majeur de l’évènement. Dans les séances d’atelier qui ont suivi, Xavier Quérat-Hément, directeur qualité du groupe La Poste, a présenté son approche pour hisser le niveau de satisfaction des clients de son groupe. Pour les clients interrogés, la satisfaction passe par la proximité, la facilité, la fiabilité, l’efficacité et enfin l’accessibilité. L’innovation en terme de parcours client doit répondre à ces attentes. Mais pour réussir à satisfaire les clients, il faut que les salariés soient dans les meilleurs dispositions pour réussir cette tâche. Il est finalement tout aussi important, pour Xavier Quérat-Hément, d’être au service de ces employés afin de leur permettre à leur tour d’être acteurs de la satisfaction client. « Il faut à tous les niveaux réduire les irritants de la confiance et réduire les procédures inutiles pour favoriser l’apparition d’un contexte favorable et pertinent » a-t-il expliqué.

 Une orientation analyse prédictive pour le Big Data

L’USI a également fait une grande place au Big Data et notamment à la notion de « Predictive Analysis« , lors d’un atelier animé par Olivier Grisel, chercheur sur le cerveau à l’INRIA. Cet atelier a permis de re-définir la notion de Big Data qui est souvent utilisée à mauvais escient notamment en remplacement de la notion d’analyse prédictive. Olivier Grisel a introduit les notions de machine learning, ainsi que celle de la datascience moderne. Cette dernière se distingue du Big Data par le fait qu’elle s’applique que très exceptionnellement sur les données brutes (qui peuvent elles être des Big Data) mais sur les données agrégées issues de ces mêmes informations brutes. Pour illustrer le propos, il prend l’exemple de la carte des régions établis par Data Publica à partir des données d’interaction économique entre les départements français.

Les données sources sont disponibles sur le site de l’INSEE et ont une taille de quelques méga octet seulement (très loin du Big Data). Cependant, il serait possible de traiter cette question sous un angle Big Data. « Supposons que les opérateurs télécoms nous laissent accéder aux log de toutes les communications GSM ainsi qu’aux données de géolocalisation de leur client pendant un laps de temps suffisamment long. Il serait alors possible de retrouver par agrégation successive les interactions entre les individus au sein de chaque département et donc de retrouver des données approchant de près celles qui sont directement disponibles sur le site de l’INSEE. Ces données agrégées permettraient enfin de réappliquer les algorithmes de Data Publica et d’obtenir notre découpage des régions de France« , a expliqué le chercheur. Un exemple qui illustre bien la différence entre Big Data, qui donne accès à de grands volumes de données et à des informations agrégées à un coût moindre qu’avec les sondages, et l’analyse prédictive qui a la plupart du temps besoin de ces fameuses données agrégées pour extraire de la valeur.

Un écosystème propice à l’innovation

Cette première matinée de conférence s’est terminée par l’intervention d’Anne Lauvergeon qui est revenue sur son rôle de Présidente de la commission innovation 2030. Le choix des 7 ambitions stratégiques de la France en terme d’innovation s’explique par la cohérence entre ceux-ci (stockage de l’énergie, recyclage des matériaux, le nucléaire, Big Data/Open Data, …) et les points fort de la France mais aussi par les enjeux macro-économique de la planète à horizon 2030 (espérance de vie, hausse de la population mondiale, émergence d’une classe moyenne plus nombreuse, numérique, tension sur l’eau potable/nourriture/matière première, …).

On apprend aussi que pour que l’innovation soit au rendez-vous, il faut un écosystème le plus favorable possible à son apparition. Il s’agit là de sujets politiques complexes et souvent bien connus (fiscalité, éducation, financement privé, …). Cette conférence sert aussi de charnière entre la fin de cette première matinée de conférences et celles de l’après-midi parce qu’elle introduit le concept d’innovateur. Cette personnalisation plus concrète de l’innovation et finalement la clé de toute l’émergence de celle-ci. Comment devient-on innovateur ? ou comment faisons-nous pour laisser les innovateurs s’exprimer ? seront parmi les thèmes abordés dans la suite de celle belle journée de conférence.

 

Compte rendu réalisé par Jérémy HARROCH, Quantmetry, pour Silicon.fr