Utilisation de l’iPad au sein de l’Essec : un premier bilan flatteur

Directeur technique pour le compte de l’Essec, Jean-Pierre Choulet dresse le bilan d’une entreprise initiée en octobre 2010. À cette occasion, les étudiants en management général se sont vu octroyer un iPad.

Quinze mois ont passé depuis que l’École Supérieure des Sciences Économiques et Sociales (Essec), en partenariat avec Neoxia, a octroyé à 274 de ses cadres en formation une tablette numérique, en l’occurrence un iPad. Le directeur technique Jean-Pierre Choulet dresse de cette entreprise un premier bilan flatteur.

Dans le collimateur de l’intéressé, un credo : l’avènement des nouvelles technologies en qualité d’auxiliaires d’apprentissage, à divers titres. Outre les nouveaux usages collaboratifs que revêtent des ardoises tactiles entrevues depuis leur intronisation comme un moyen d’agrégation, de diffusion et de partage du savoir, l’Essec a fait le pari d’encenser la mobilité comme l’un des enjeux auxquels seront confrontés ses étudiants, lors de leur insertion dans un milieu professionnel en proie à la consumérisation des plates-formes mobiles.

Mais à l’encontre d’une telle vision, de tous les défis, le premier consistait à faire table rase de la moindre acceptabilité de terminaux encore peu populaires en octobre 2010. L’ambivalence d’usages encore mal définis laissait augurer d’un considérable sacerdoce. Jean-Pierre Choulet a pris son mal en patience, excluant toute éventualité d’un partenariat de distribution pour procurer, au cas par cas, une tablette à chacun des 274 inscrits au cursus de management général.

Face à une offre ouverte qui impliquait alors la montée en puissance d’Android et l’arrivée imminente de la BlackBerry PlayBook, le choix s’est porté sur l’unique représentante d’Apple, exhaussée tel « un objet désirable », seul habilité à établir un lien avec ses détenteurs. « Nous avons conduit des tests avec des produits alternatifs. Il ne s’en est pas dégagé la même osmose. Nos étudiants sont résolument plus enclins à prendre soin d’un iPad, jusqu’à composer avec ses aspects les plus retors pour lui inventer de nouveaux usages », résume Jean-Pierre Choulet.

« Emporter un peu de campus avec soi »

Au-delà de la synergie qui s’opère ainsi, l’iPad excelle dans son office de compagnon de route, jusque dans les transports en commun. Une logique à complémenter néanmoins d’une approche collaborative. À cet effet, il eût convenu d’escompter des projets technologiques couronnés de partenariats à foison avec des éditeurs. Il n’en a rien été : l’Essec s’est dotée en tout et pour tout du parc applicatif de base, additionné d’un écosystème Google (Gmail, Documents et consorts) adapté en natif.

La mise à disposition de contenus annexes s’est effectuée au prix d’une uniformisation qui a induit l’instigation d’un modèle de conversion documentaire, notamment des diaporamas PowerPoint, pour garantir leur compatibilité avec iOS. Quant aux considérations sécuritaires, l’école s’est attachée à définir une politique en amont, au sein de l’environnement de partage. Jean-Pierre Choulet tempère toutefois les efforts consentis à ce sujet. « Nous travaillons essentiellement sur des simulations, très rarement des projets d’entreprise. Au vu du peu de confidentialité dont il retourne, nous préférons nous concentrer sur la méthode pédagogique », déclare-t-il.

Des velléités à plus long terme ?

À l’heure d’évoquer un potentiel élargissement du dispositif, l’Essec se montre si évasive qu’elle en éclipse les lointaines ambitions au profit d’une vision à court terme : accompagner les participants tout au long de leur cursus, avec le concours d’ingénieurs techniciens. La prochaine étape, se concentrer sur l’équipement en parallèle des quelque deux cents salles des campus de Cergy, du CNIT (La Défense, Hauts-de-Seine) et de Singapour. Au programme, vidéoprojecteurs et solutions de visioconférence dans le cadre des séminaires de recherche. Le tableau numérique, qui peine à percer, attendra.