Veolia Eau canalise ses flux pour son futur SI Cloud

Dans le cadre de son projet de migration de son système d’information vers le Cloud Amazon Web Service, Veolia va faire transiter l’ensemble de ses flux interapplicatifs sur l’ESB Talend qui sera, lui-aussi porté par le Cloud

benito-diz-veolia-eauDepuis deux ans maintenant, Veolia a lancé un vaste projet de migration de son système d’information vers le Cloud. Le géant de l’eau français a fait le choix d’Amazon Web Services pour porter un parc applicatif particulièrement complexe puisqu’il se compose de 100 applications nationales et entre 300 applications régionales. Dans l’architecture cible, l’ESB et le MDM Talend vont jouer un rôle clé comme le souligne Benito Diz, DSI de Veolia Eau : « Nous sommes en train de massifier notre migration vers le Cloud avec pour objectif d’avoir migré toutes nos applications sous Amazon Web Service en juin 2017. Tous les flux inter applicatifs devront désormais passer par l’ESB. En parallèle, nous mettons en place des référentiels qui vont faire parler à toutes nos filières métiers un même langage. »

Talend DI et ESB va centraliser l’ensemble des flux de Veolia

Veolia a choisi la plateforme Talend  Data Integration et Talend ESB afin de migrer tous ses flux de données vers une technologie plus moderne et exposer ses données sous forme de Web Services. La DSI est actuellement en train de migrer l’intégralité de ses flux sur cette plateforme Talend Data Integration. « Nous centralisons l’intégralité des flux sur Talend » décrit David Tran, chef de projet chez Veolia Eau. « Cela va améliorer la robustesse de notre architecture avec la mise en place d’un cluster qui nous permet d’avoir une solution plus fiable, puisque cela n’était pas possible avec BODS (BusinessObjects Data Services). Enfin Talend peut être déployé sur Amazon Web Services puisque nous avons pris le parti de déployer l’intégralité de nos applications sur le Cloud Amazon. » Tous les flux vitaux dans le fonctionnement au quotidien de Veolia sont concernés, depuis la gestion des engagements, l’intégration de tous les flux financiers, tous les processus clientèle, jusqu’à l’intégration des points de présence, de la GMAO, et de la cartographie, et l’accès aux référentiels techniques et l’archivage.

L’ESB Talend apporte à Veolia la technologie des Web Services, ce qui permet au groupe de centraliser l’intégralité des services de données qu’il va exposer à ses applications et sécuriser ces accès de manière homogène. En outre, la mise en œuvre d’une plateforme unique qui assume les fonctions d’ETL et d’ESB simplifie la maintenance des interfaces. L’équipe informatique n’a plus qu’une seule technologie à maitriser, fiabiliser les échanges entre applications, mieux maitriser la diffusion des données et surtout avoir une vision et un pilotage centralité des échanges inter et extra applicatif tout en maitrisant l’aspect sécurité des échanges, notamment vers l’extérieur.

Le déploiement de l’ESB Talend sur Amazon Web Services est critique dans le cadre de son projet de migration Cloud. « Placer l’intégralité des flux sur l’ESB n’a pas été simple, mais nous avons amélioré et industrialisés nos méthodes de développement » souligne David Tran. « Auparavant, chaque application était responsable de ses propres flux, ce qui fait que diverses méthodes de travail. Désormais, un seul service réalise l’intégralité des échanges et cela nous a permis d’unifier nos méthodes de développement et nos processus. »

De l’aveu du chef de projet, cette migration des flux BODS vers Talend fut un chantier très important, car le basculement doit être transparent vis-à-vis du fonctionnement des applications. Le chantier bât son plein et d’ici au mois de juin 2017 l’ESB Talend assurera l’intégralité des échanges des applications de Veolia.

20 millions de tiers dans le MDM Veolia

En parallèle à la mise en place de l’ESB, l’équipe de Benito Diz met en place le Talend MDM avec pour objectif de constituer 3 grands référentiels de données. « Nos 400 applications avaient chacune leur propre référentiel de données et nous reprenons en main notre parc applicatif, d’abord par les flux puis via ces référentiels » explique le DSI. « Le projet se nomme CTOP (Contrats, Tiers, Organisation, Patrimoine) afin de gérer 4 500 contrant, 20 millions de tiers et enfin notre patrimoine » explique Benito Diz. Une masse de données de référence qui était gérée de manière assez hétérogène. Les informations étaient dispersées dans les bases de données d’une centaine d’applications de l’entreprise. Les applications allaient chercher les données dans de multiples sources de données hétérogènes avec de fréquents problèmes liées à la qualité des données.

Eliott Mourier, Chef de Projet chez Micropole qui mène ce déploiement chez Veolia Eau illustre les erreurs engendrées par le fonctionnement sans référentiel commun de données : « Auparavant, les personnes en charge des affaires juridiques chez Veolia saisissaient les contrats en renseignant la case cocontractant à la main. Il n’y avait pas forcement de cohérence notamment avec le nom de l’entité indiqué au niveau du CRM, ce qui rendait difficile à atteindre la vision à 360° du client. Aujourd’hui, avec le MDM, quand une personne du juridique saisit un contrat, quand il entre le cocontractant, il bascule directement vers le référentiel dont les données sont mises à jour régulièrement et réputées fiables. Il y aura synchronisation avec le CRM. » Le volet qualité des données est particulièrement important. Corriger les fautes de frappe, chasser les doublons est très couteux et les frais d’envoi des factures envoyées par la poste est un coût non négligeable pour Veolia Eau comme le souligne Benito Diz.

Si le MDM a été déployé sur Amazon Web Services, celui-ci n’est pas encore officiellement en production. Au lancement du projet, Talend ne supportant pas encore la base de données RDS d’Amazon Web Services pour porter les référentiels, comme le souhaitait Veolia. C’est désormais chose faite et David Tran peut envisager un basculement vers RDS pour la mise en production de Talend MDM. Dès lors que les référentiels seront opérationnels, l’équipe va devoir modifier les applications afin qu’elles exploitent ces référentiels. Benito Diz souligne : « La première étape du projet a porté sur les flux, la seconde étape porte sur la mise en place du MDM. L’objectif est que d’ici à 2018 nous ayons interconnecté le MDM à toutes nos applications. Par exemple, nous sommes en train de « replateformer » une application gros-système qui a été créée il y a 45 ans ! Elle aussi devra être connectée au MDM. » Mais outre les gains en termes d’efficacité opérationnelle et de qualité des données, la mise en place du MDM est l’occasion pour l’entreprise de remettre à plat son approche de la donnée. « Le MDM nous permet d’avoir un seul langage commun fonctionnel et technique avec un identifiant unique pour tous les objets. L’objectif est d’avoir un langage unique et un propriétaire pour chaque processus », ajoute le DSI.

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