WiMax Mobile : grandes manoeuvres aux USA

Sprint Nextel et Clearwire vont fusionner leurs activités WiMax au sein d’un nouvel ensemble composé aussi de Comcast, Intel, Time Warner et Google

Le WiMax mobile est une préoccupation majeure aux Etats-Unis. Alors qu’en France, ce grand frère du Wi-Fi est avant-tout déployé dans les zones peu ou mal couvertes par l’ADSL, outre-Atlantique, cette technologie est surtout utilisée pour proposer du haut débit mobile dans les grandes villes. De l’UMTS en plus rapide…

Sur ce terrain, l’opérateur Sprint-Nextel semble à la pointe et a multiplié les annonces depuis la fin 2007. En juillet, un méga-accord est signé avec Clearwire (un fournisseur d’accès sans fil haut débit) pour déployer un réseau radio national à haut débit visant 100 millions d’Américains. Un projet à 5 milliards de dollars.

Car pour le groupe, cette technologie constitue la quatrième génération de téléphonie mobile. Il faut dire que le WiMax permet des débits bien plus élevés que l’UMTS (3G à 380 kb/s) ou l’HSDPA (3G+ à 3 voire 7 Mb/s maximum). Il permet également de se connecter à haut débit sans-fil alors que l’utilisateur est en mouvement. Par ailleurs, cette technologie est le relais naturel des hot-spots Wi-Fi locaux très largement répandus aujourd’hui aux Etats-Unis, comme dans le reste du monde.

En novembre dernier, on apprenait que l’accord entre les deux opérateurs tombait à l’eau, à cause de la complexité du dossier.

Mais cette fois, les deux géants repassent à l’attaque et annoncent la mise en place d’une co-entreprise unissant leurs activités WiMAX. Cette opération valoriserait la nouvelle entité à 14,5 milliards de dollars.

Mais, grande surprise, cette joint-venture sera soutenue par de grands noms des TIC : le câblo-opérateurs Comcast, Time Warner Cable, Bright House Networks, Google et Intel entreront dans la capital à hauteur de 3,2 milliards de dollars.

Sprint Nextel devrait contrôler la nouvelle société, qui conservera le nom de Clearwire, à environ 51%.

L’opération a du sens : elle permettra de mutualiser les investissements et de créer un challenger de poids face à AT&T et Verizon Wireless, les leaders des télécoms sans fil aux Etats-Unis.

D’autant plus que ces deux opérateurs viennent de remporter la plupart des fréquences américaines libérées par la fin de la TV analogique. Des fréquences qui seront utilisées pour le haut débit mobile.

Outre un accès sans fil à haut débit, les deux groupes ont précisé que les abonnés à Sprint auront ainsi un accès facilité à l’outil de recherche de Google sur téléphone mobile, à des cartes Google ou encore à YouTube.

A ce sujet, lire notre enquête : Haut débit mobile : HSxPA et WiMax vont-ils s’opposer ?