Windows 10 généralisé sur 10% des environnements de production seulement

Considérée encore comme problématique, notamment en raison d’incompatibilités, la migration vers Windows 10 est néanmoins adoptée par 34% des DSI.

Si les évolutions des environnements informatiques de travail apparaissent tôt ou tard incontournables au sein des entreprises, celles-ci sont plus ou moins appréciées des responsables informatiques qui les voient comme un projet plus ou moins délicat à gérer. Windows 10 n’échappe pas à la règle. Et ne semble guère susciter l’enthousiasme, si l’on en croit les résultats du sondage mené par Dimensional Research pour le compte de Ivanti, éditeur spécialiste de l’intégration et de l’automatisation des tâches IT (le fruit de la fusion de Landesk et Heat).

Il en ressort que si 91% des 1 825 professionnels de l’IT interrogés (issus de 23 pays) ont bien installé l’OS de Microsoft « sur un grand nombre de postes de travail », l’environnement disponible depuis bientôt deux ans peine à convaincre les directions informatiques. De fait, si 34% des DSI ont introduit Windows 10 dans leur organisation, seuls 10% ont généralisé les déploiements à l’ensemble de l’environnement de production. A l’inverse, la « plate-forme » de Microsoft, telle que la définit Satya Nadella, reste en phase d’évaluation dans 56% des organisations.

Une migration problématique

Les freins au déploiement de Windows 10 ne manquent pas. Neuf responsables informatiques sur dix considèrent d’abord que la migration vers le nouvel environnement « a été problématique ». Plus des deux-tiers (65%) constatent des incompatibilités avec certaines applications. Près d’un tiers (31%) des sondés ont dû intervenir manuellement pour finaliser la migration. Et celle-ci implique la formation des utilisateurs de l’avis de 43% des personnes interrogées. Lesquelles évoquent aussi des baisses de performances applicatives, une gestion complexe des images systèmes, des interrogations sur la sécurité des postes de travail et sur les coûts de licences. Néanmoins, « l’impact réel [de ces problèmes] semble moins important une fois le déploiement effectué ».

Aucune approche méthodologique de migration n’est privilégiée par rapport à une autre, y compris au sein d’une même entreprise. Ainsi, 52% des DSI ont choisi l’installation d’une nouvelle image système et 49% ont profité d’un renouvellement matériel pour migrer. Une opération effectuée localement avec gestion centralisée a été choisie par 44% des responsables, mais 14% d’entre eux ont laissé aux utilisateurs le soin d’effectuer la mise à niveau. Un quart des organisations fournit Windows 10 via une infrastructure de postes de travail virtuels (VDI) et 9% utilisent des postes de travail disponibles via Windows Server 2016.

Une autre problématique réside dans le choix de la branche de l’OS. Celle-ci détermine notamment la politique des mises à jour et la gestion globale des évolutions. Du coup, la moitié (51%) des DSI hésitent entre une CBB (Current Branch for Business) et une LTSB (Long Term Service Branch). A la manière de la « Current Branch » pour le grand public, la première permet de bénéficier des dernières évolutions de l’OS quand Microsoft les juge suffisamment stables pour intégrer les environnements de production professionnels. La seconde, plus posée, propose des mises à jour tous les deux ou trois ans et un support garanti sur 10 ans (dont 5 en support étendu). Qui plus est, elle n’intègre pas le Windows Store, ni les applications universelles (WUA) ou le navigateur Edge. Une version qui se destine de toute évidence aux postes critiques. Sur les 49% des DSI restant, 29% ont choisi la CBB et 20% la LTSB.

Renforcer la sécurité

Néanmoins, la migration vers Windows 10 est l’occasion de renforcer la sécurité tout en améliorant l’expérience utilisateur. Ainsi, 86% des DSI prévoient d’implémenter des fonctions de gestion du poste de travail utilisateur pour améliorer la sécurité, renforcer la conformité et offrir une plus grande personnalisation. Plus concrètement, 44% des sondés comptent supprimer les droits admin des utilisateurs à l’occasion du changement d’OS ; 38% espèrent réduire les délais de connexion ; 29% comptent reporter automatiquement les paramètres d’application ; 28% bloqueront l’exécution d’applications extérieures à l’entreprise ; et 21% souhaitent un suivi des délais de connexion, de l’utilisation des applications et des privilèges d’administration.

D’ailleurs, malgré les inévitables difficultés que pose une migration informatique, Windows 10 bénéficie d’un bon accueil dans les environnements professionnels. En 2015, à peine 7% des organisations avait installé l’OS de Redmond (en dehors de la DSI). Elles sont aujourd’hui 51% a avoir franchi le cap. Et près des trois-quarts comptent migrer dans les deux ans à venir.


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crédit photo : Raymond Shobe via Flickr