Xerox France surfe sur la vague ‘convergence’

Le géant des copieurs tire progressivement parti de la symbiose qui s’opère entre imprimantes laser, copieurs, scanners… et les nouveaux services associés

Xerox s’extirpe peu à peu de la léthargie des 24 derniers mois. Sa ré-orientation vers les services, son récent rachat de l’activité imprimantes de Tektronix portent leurs fruits.

Jacques Guers, patron de Xerox France était tout sourire pour ouvrir les journées Innovate 03 et commenter le lancement mondial de la campagne ‘Start to finish’ Les jalons posés depuis longtemps, pour se positionner sur les nouveaux services, ont bien tracé la route: bureautique, traitement de l’image, PAO avec colorimétrie, numérisation des documents, gestion documentaire… jusqu’à des services « clés en main » (réalisation de documents, livres blancs, brochures, etc.). Le groupe tire aujourd’hui avantageusement parti de la convergence des technologies: copieurs, scanners, imprimantes -sur plates-formes PC serveurs, réseaux locaux, accès à Internet… L’ère du « multi-fonctionnel » « La priorité pour l’entreprise, explique Jacques Guers, p-dg de Xerox France, « c’est la numérisation, le stockage, la distribution et l’envoi multiple -via Internet, fax ou mailing postal. Nous sommes à l’ère du multi-fonctionnel. En même temps, nous assistons à une convergence des métiers. il n’y a pas si longtemps encore responsables informatiques et services généraux ne se parlaient quasiment pas » Aujourd’hui, au contraire les donneurs d’ordre dans les entreprises veulent une facture unique copieurs/imprimantes. De même, les entreprises veulent réduire le traitement des courriers entrants, leur distribution, etc. La numérisation et la mise à disposition de fichiers images progressent à grand pas. Ainsi, chez Bouygues Telecom, Xerox se flatte d’avoir refondu le look et le processus de facturation. De même, les entreprises s’orientent vers le mailing « hybride »: envoi en e-mails Internet, en fax ou télé-envoi postal en nombre, etc… Les innovations majeures? Couleur et services « top » La première innovation, c’est l’irruption en force de la couleur: chez Xerox, ce ‘boom’ se traduit par un tiers du revenu des matériels. C’est un marché parvenu à maturité A cause de prix longtemps dissuasifs, la couleur n’était quasiment pas entrée dans les bureaux. La seconde innovation, ce sont les services comme les prestations documentaires, ou la PA0; l' »imaging ». « Les donneurs d’ordre cherchent le service clés en mains afin d’éviter la gestion multi-marque », explique Jacques Guers En France, les deux divisions -XISS consulting documentaire, gestion des projets (qui pèse 15 millions d’euros) et XBS, activités de « facility management » (75 millions d’euros)- sont regroupées dans « Xerox global services », une entité orientée « projets clients » (dans 90% des cas). La progresion des nouveaux services Chez Xerox France, les ventes de matériels représentent 45% du CA, la maintenance et l’entretien 40%, et les prestations de bureau, les services loués pèsent 15% (avec l’une des plus fortes croissances annuelles: +15% sur 2003!) La tendance pour 2003, c’est un chiffre d’affaires relativement décevant puisqu’il reste étale à cause de la baisse des prix (exemple: baisse de 5% sur les revenus des systèmes noir & blanc, en valeur, alors qu’en volume la progression dépasse les 20%!). La couleur progresse de 15% en valeur, « avec énorme croissance en volume » (+25 ou 30%?). Tous les chiffres sont là – ou presque (CA total?). Xerox, très « surveillé », a une pression: la Bourse… Encre solide versus laser

Parmi les innovations présentées au Palais de Congrès, deux « exemples »: – l’imprimante couleur la moins chère et la plus sophistiquée chez Xerox – en fait, elle provient du rachat de Tektronix: la Phaser 8200 (4 versions). C’est une imprimante couleur 16 ou 10 pages/minutes en couleur (65.000 pages/mois, à 5%) à encre solide – un brevet de la marque, proche du jet d’encre (donc, pas de four, maintenance minimale) mais avec une qualité d’encrage étonnante pour le prix: 999 euros. Le procédé paraît bien au point maintenant; il utilise des cartouches de cire (« ColorStix », à base de polyester, en fait) au prix de 200 euros environ le lot, pour 2.800 à 14.000 pages. – le « système » couleur haut de gamme DocuColor 3535 (=35 pages/minute en couleur comme en n&b): avec son toner de nouvelle génération, elle présente des rendus de couleur dignes des machines d’impression professionnelle, alors que son prix commence à 35.000 euros.